Idriss Déby Itno en visite au Gabon : Ali Bongo « a fait la preuve de sa résistance physique et mentale (…) Il a la Baraka ! »

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a reçu mercredi 5 juin au Palais du Bord de mer à Libreville son homologue tchadien, Idriss Déby Itno © DR

Le président gabonais a reçu hier à Libreville son homologue tchadien. Depuis le début du mois de mai, les visites de chef d’Etat à Ali Bongo, qui a quasi-totalement recouvré la santé, se sont multipliées.

Rasséréné. C’est le sentiment d’Idriss Déby Itno. En visite de travail et d’amitié, mercredi 5 juin à Libreville, le président tchadien a échangé durant plusieurs heures avec son homologue gabonais, dont il a constaté « une nette amélioration de sa santé » après « la tragique attaque qu’il a subie en Arabie saoudite » sept mois plus tôt. « Dieu merci, on est loin des inquiétudes qu’on avait », s’est-il réjoui. Désormais, Ali Bongo, qui « sort de très loin (…) va bien », a tonné le président tchadien.

Le président gabonais « a fait la preuve de sa résistance physique et psychologique », a confié en privé M. Déby Itno, notant qu’ « il n’est pas donné à tout le monde de se relever après une telle épreuve ». « Il a la Baraka ! », s’est-il exclamé, manifestement soulagé.

Economie et sécurité au menu des échanges

Au cours de leur entretien, les deux dirigeants, qui sont des poids lourds en Afrique centrale ont évoqué la situation économique de la sous-région, qui semble peu à peu se rétablir après des années de marasme (« nous sommes au bout de nos peines et nous pouvons dire que le pire est derrière nous »), ainsi que les problématiques sécuritaires liées à Boko Haram, au Centrafrique, au Soudan et encore à la Libye.

« Ces pays sont voisins au Tchad, qui est présenté aujourd’hui comme une digue. Si ça cède, ce n’est pas bien. Nous essayons donc de tenir informés [les chefs d’État] sur l’évolution de cette situation sécuritaire qui n’est pas très bonne en ce moment, et qui ne nous promet pas un avenir meilleur », a alerté Idriss Déby Itno qui a dit compter sur ce sujet sur l’appui du Gabon, dont l’armée est l’une des plus solides en Afrique centrale.

Activisme diplomatique pour Ali Bongo

Désormais totalement remis de ses ennuis de santé, le chef de l’Etat gabonais a réinvesti depuis le début du mois de mai la scène diplomatique continentale. Outre les rencontres avec ses pairs – Faure Essozimna Gnassingbé (Togo), Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire) et Macky Sall (Sénégal) et Idriss Déby Itno (Tchad) -, il a multiplié les entretiens avec de hauts diplomates. « Plusieurs par semaine », précise la présidence.

D’autres chefs d’Etat sont prochainement attendus à Libreville. En particulier, Paul Kagame (Rwanda), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) ou encore Ibrahim Boubacar Keïta (Mali).

Certains d’entre eux seront présents à l’occasion des festivités prévues le 8 juin prochain pour célébrer les dix ans de la disparition de feu le président Omar Bongo Ondimba.