Hospitalisation d’Ali Bongo : quand les hommes politiques et les médias français relaient des fakenews

Ali Bongo Ondimba, le chef de l'Etat du Gabon, toujours hospitalisé à Riyad en Arabie Saoudite © DR

Depuis l’hospitalisation du président gabonais à Riyad, quantité de rumeurs circulent à son sujet. 

Il est mort, il va bien. Il est à Paris. Non à Londres ou encore à Riyad… Depuis le 24 octobre dernier, les fakenews au sujet de la santé d’Ali Bongo Ondimba se succèdent frénétiquement les unes aux autres.

Si les supporteurs de Jean Ping au sein de la diaspora gabonaise, sans surprise, se distinguent tout particulièrement sur les réseaux sociaux, si l’opposition gabonaise tente également d’instrumentaliser le sujet en prenant quelques libertés avec la vérité, plus surprenant est le fait que des hommes politiques français se livrent également à ce petit jeu.

« Ali Bongo est décédé hier », a ainsi tweeté hier, mardi 6 novembre, Arnaud Sanchez, conseiller municipal de Lens et ancien secrétaire de la section PS (gauche) de cette ville du nord de la France. Une « information » complètement fausse.

Mais les médias français tombent eux aussi dans le piège. En mal d’informations, répétant articles après articles les mêmes éléments sans que ceux-ci ont pu véritablement être vérifiés, ils sont à la peine. Du coup, certains journalistes, pour combler le vide, relaient eux aussi, à leurs corps défendant, un certain nombre de fakenews.

« Le président du Gabon Ali Ondimba Bongo serait soigné dans un hôpital parisien, a-t-on appris de 2 sources », a par exemple annoncé sur Twitter le 31 octobre dernier, Georges Malbrunot, journaliste au Figaro, l’un des plus grands quotidiens français. Une information rapidement démentie, y compris par les médias anglo-saxons, le chef de l’Etat gabonais se trouvant encore à ce jour à Riyad en Arabie Saoudite.

« En réalité, sur ce sujet, ceux qui parlent ne savent pas. Et ceux qui savent ne parlent pas », confie un ambassadeur européen en poste à Libreville. C’est sans doute la grande leçon à tirer de cet événement qui, en vérité, agitent davantage les réseaux sociaux et les médias que les Gabonais de la rue.