« Gros diseur, petit faiseur » : l’opposant gabonais Alexandre Barro Chambrier raillé sur les réseaux sociaux après ses déclarations

« En cas de fraude lors de la prochaine élection présidentielle de 2023, nous allons faire ce qui n’a jamais été fait au Gabon », a cru bon écrire dans un communiqué au style très approximatif, aussi emprunté qu’ampoulé, le secrétariat exécutif du RPM, parti dont il est le président. Mal leur en a pris. Depuis, « ABC », comme il est surnommé, est tourné en dérision sur les réseaux sociaux.

Au moins Alexandre Barro Chambrier aura-t-il réussi à faire parler de lui. Mais sans doute pas de la manière dont il l’espérait.

Depuis la « petite phrase » rédigée par son secrétariat exécutif, le RPM et singulièrement son président sont tournés en dérision sur les réseaux sociaux.

Sur Twitter, les internautes le mettent au défi. « Et tu comptes sur qui pour faire ce qui n’a jamais été fait ? », demande Rodrigue Mitingo, manière de rappeler à Barro Chambrier que les rangs autour de lui sont pour le moins clairsemés.

« C’est qui, nous ? », s’interroge dans la même veine Hervé Yoni, toujours sur Twitter.

Jeffrey Ndong, lui, appelle ABC à la raison. « Ayez conscience que personne n’ira au front avec vous », lui fait-il observer.

Sur Facebook, les commentaires sont du même acabit, parfois même plus acerbes. « M. Barro Chambrier. Vous parlez beaucoup mais vous ne ferait rien. Comme on dit dans ma maison, gros diseur, petit faiseur », écrit Caroline qui s’affiche comme militante de l’UN, un autre parti d’opposition.

Pour Marc, habitant de Port-Gentil, ces déclarations en rappellent d’autres. « En septembre 2016, Jean Ping avait prédit l’effondrement du pouvoir. En décembre 2018, il avait dit à ses partisans, je ne vous retiens pas, les appelant à marcher sur le Palais présidentiel. Depuis, qu’est-il advenu ? Rien ! », écrit-il.

Un autre coup bien plus rude

Pour désobligeantes qu’elles puissent être, ces railleries sur les réseaux sociaux sont probablement à l’heure actuelle pour Alexandre Barro Chambrier le moindre de ses malheurs. L’opposant, qui comptait beaucoup sur les soutiens extérieurs, en particulier le Congo-Brazzaville, pour financer sa campagne électorale lors de la présidentielle de 2023, sait, depuis la mésaventure de Guy Nzouba-Ndama, qu’il devra faire sans. Un coup autrement plus rude pour celui qui rêve de succéder à Jean Ping comme leader de l’opposition.