Gabon : Vacance du pouvoir, santé d’Ali Bongo… Louis Gaston Mayila flingue son « ami » Jean Ping et le reste de l’opposition

L'opposant gabonais Louis Gaston Mayila © DR

Dans une interview ce jeudi 25 juillet au quotidien institutionnel L’Union, l’opposant, ancien compagnon de route de Jean Ping durant la présidentielle de 2016 et partisan depuis de la réconciliation nationale, se montre très sévère vis-à-vis de l’opposition gabonaise, à tout le moins ce qu’il en reste. 

On le sait, les coups les plus rudes sont portés de l’intérieur. Mais cela vaut également pour les jugements les plus fins. Ainsi, en va-t-il de Gaston Mayila. Dans une interview ce jour à L’Union, l’opposant a la dent dure contre l’opposition gabonaise qu’il juge opportuniste et obsédée par une seule chose : l’accaparement du pouvoir et non le redressement du pays.

« J’avoue que je me sens de moins en moins d’atomes crochus avec (cette opposition). Car mon objectif, c’est de travailler pour le pays. Faire en sorte que le pouvoir change de nature et non de main. Si le pouvoir change de main avec la même nature, ça ne changera rien », cingle Louis Gaston Mayila.

Pour lui, la « déliquescence » de l’opposition gabonaise est illustrée à travers le débat que certains tentent artificiellement de créer autour de la vacance du pouvoir présidentiel.

« Je me situe dans le camp de la vérité. Tout ce qui se dit dans les réseaux sociaux (NDLR : l’outil de prédilection de l’opposition radicale), qui pour moi sont la calamité du siècle, est sujet à caution. On a même affirmé que c’était moi qui portait une sorte de je-ne-sais-quoi pour jouer le rôle du soi-disant sosie d’Ali Bongo. Vraiment n’importe quoi ! », vitupère l’opposant.

« Ali Bongo est bien là, il est bien vivant »

De son point de vue, ce débat qui n’en est pas un masque en réalité des ambitions personnelles. « Ceux qui parlent de vacance du pouvoir ne disent pas qu’ils ont tous l’ambition de se porter candidat à une éventuelle élection, tout en sachant qu’ils seront encore battus », tempête l’opposant.

En ce qui le concerne, celui-ci refuse, pour des raisons politiciennes, de nier la réalité. « La vérité n’a pas de  couleur politique, il faut accepter les choses telles qu’elles sont et non telles qu’on voudrait qu’elles soient. Je ne tiens pas à rentrer dans ce débat de menteurs où chacun parle en fonction de ses petits intérêts politiques (…) J’étais au Palais présidentiel l’autre jour. J’ai vu Ali Bongo recevoir Denis Sassou Nguesso. Sassou ne le connait-il pas ? Il vient de recevoir également le président Obiang Nguema et plus d’une dizaine de chefs d’Etat. Eux aussi ne l’auraient pas reconnu ? (…) Vous voulez que je vous dise le contraire, qu’Ali Bongo n’est plus. Je vous dit non. Ali Bongo est bien là, il est bien vivant », fulmine l’ex-compagnon de route de Jean Ping qui revendique toujours fermement son ancrage dans l’opposition.