La venue de cette délégation de cinq députés français est une première depuis 1998. Elle témoigne d’un très net réchauffement ces dernières semaines des relations entre le Gabon et la France.
Il y a un mois presque jour pour jour, le 12 novembre dernier, Ali Bongo Ondimba était reçu en grandes pompes à l’Elysée par son homologue Emmanuel Macron.
Prévu pour durer 20 minutes par le protocole, l’entretien, qualifiée d’ « extrêmement chaleureux » par plusieurs témoins directs, aura duré au final une quarantaine de minutes.
Il faut dire qu’entre les deux dirigeants, le courant est immédiatement passé. « Leurs relations interpersonnelles sont excellentes. Et ce, depuis 2017. Le président Macron a été parmi les premiers à appeler M. Bongo Ondimba dès qu’il s’est remis de son AVC, début 2019 », explique un diplomate français.
Depuis, quelques sujets de friction sont venus brouiller la ligne. Le dossier Eramet, l’opération Scorpion dans laquelle des binationaux ont maille à partir, les agressions régulières d’officiels à Paris et l’absence de réponses judiciaires (jusqu’à présent), et surtout l’adhésion future du Gabon au Commonwealth, perçu d’un mauvais œil à Paris.
« Sur tous ces sujets, les deux hommes se sont expliqués. Les contentieux ont été vidés. Aujourd’hui, le Gabon et la France repartent balles neuves », explique le diplomate, en poste au Quai d’Orsay.
Signe de la normalisation des relations entre Libreville et Paris, le président Ali Bongo a reçu ce vendredi 10 décembre une délégation de cinq députés français, arrivés lundi à Libreville, conduite par Jean Terlier, qui n’est autre que le porte-parole du groupe La République en marche, le parti d’Emmanuel Macron, à l’Assemblée nationale.
Cette rencontre « témoigne d’une volonté commune et forte de renforcer les relations, déjà étroites, entre le Gabon et la France », a commenté sur sa page Facebook le président gabonais, bien décidé à conserver une forme d’équilibre entre ses différents partenaires, les traditionnels comme les nouveaux.
Jusqu’à présent, force est de constater qu’Ali Bongo Ondimba y réussit parfaitement.