Gabon : Un détournement présumé de 10 millions de francs CFA au sein de l’OPRAG à l’origine de la levée de l’immunité parlementaire de Justin Ndoundangoye ?

Office des Ports et Rades du Gabon à l'origine de la levée de l'immunité parlementaire de Justin Ndoundangoye ? © DR

C’est en tout cas ce qu’a confié l’ex-ministre, redevenu député, hier lors de son audition par ses collègues au terme de laquelle son immunité parlementaire a été levée. Un montant trop modique pour justifier une telle décision. En réalité, d’autres soupçons de détournement de fonds pour des sommes bien plus importantes pèseraient sur celui-ci.

S’il dément fermement ces accusations, Justin Ndoundagoye a expliqué hier à ses collègues députés réunis en Assemblée plénière pour se prononcer sur la levée de son immunité parlementaire (ce qui a été fait au final par 113 voix pour, 7 contre et 1 abstention), que ce serait des soupçons de détournement de fonds présumé de 10 millions de francs CFA qui serait à l’origine de la volonté de la Justice de l’entendre.

Cette somme correspondrait à une indemnité mise à la disposition de l’autorité de tutelle (le ministre des Transports). C’est, à en croire, M. Ndoundagoye lors de son audition ce jeudi devant l’Assemblée nationale, l’ex-directeur financier de l’OPRAG, limogé de son poste début novembre, Julien Engongah Ovono, qui aurait porté contre lui ces accusations.

« D‘autres soupçons de détournement de fonds présumés » pour « des montants bien plus importants »

Dix millions de francs CFA, la somme peut paraître modique. « Soyons sérieux, on ne lève pas l’immunité parlementaire pour un tel montant (…) », explique un député qui évoque « une stratégie de défense de la part de l’intéressé. C’est une manière de dire qu’il n’y a rien dans le dossier, que celui-ci est vide », décrypte-t-il.

Or, la réalité semble tout autre. Deux sources proches du dossier évoquent « plusieurs détournements de fonds présumés » pour « des montants bien plus importants »« Dans ces différents cas, il y a une série d’éléments matériels troublants », avance l’une d’entre elles.

Peu après que l’Assemblée nationale se soit prononcée en faveur de la levée de son immunité parlementaire, Justin Ndoundangoye a été interpellé jeudi en fin d’après-midi par les agents de la DGR et placé en garde à vue sous le contrôle du juge chargé de l’enquête dans le cadre de l’opération anti-corruption lancée début novembre au Gabon et qui a conduit au placement en détention provisoire d’une vingtaine d’ex-hauts responsables publics, tous proches de l’ex-directeur de cabinet de la Présidence, Brice Laccruche Alihanga.