Gabon : « Le système actuel de bourses aux étudiants devait être réformé car il était injuste et n’incitait pas à l’excellence » (le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé)

Le premier ministre gabonais, Julien Nkoghe Bekalé, lors d'un déjeuner avec la presse lundi 8 avril @ DR

Julien Nkoghé Bekalé a confirmé ce lundi lors un déjeuner de presse que les réformes engagées sur les nouvelles conditions d’attribution de bourse seront bel et bien appliquées. Selon lui, le système actuel est injuste et incite peu à l’excellence.

« Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour attribuer les bourses à nos étudiants méritants », a déclaré M. Nkoghé Bekalé, rappelant qu’il est de son devoir de ne pas encourager la médiocrité et au contraire de pousser à l’excellence.

Selon les nouvelles conditions d’attribution des bourses contenues dans le projet de décret adopté en conseil des ministres le 29 mars dernier, les nouveaux bacheliers doivent obtenir une moyenne égale ou supérieure à 12/20 et être âgés au maximum de 19 ans.

« Ces réformes ont été discutées dans le cadre des états généraux sur l’éducation convoquées en 2010, naturellement qui ont invité à la réflexion et aux débats tous les syndicats, les associations des parents d’élèves, tout naturellement les enseignants de tous les ordres, de tous les niveaux », a précisé le ministre de l’enseignement supérieur Moukagni Iwangou, également présent lors de ce déjeuner.

Selon les spécialistes de l’éducation au Gabon, le système actuel d’octroi des bourses au Gabon est inégalitaire (la bourse est distribuée à un trop grand nombre de personnes) et incite peu à l’excellence. « Il est davantage considéré comme un dû et non comme une contrepartie à un effort », indique l’un d’entre eux. Un constat que partage le gouvernement.

Les propos du premier ministre ont été prononcés alors que des marches de protestation de collégiens et de lycéens ont eu lieu le même jour dans différentes villes du pays, à Libreville, Franceville, Moanda, Port-Gentil et Oyem. Des manifestations suscitées et cornaquées par les syndicats d’enseignants pour pousser leurs propres revendications, ont dénoncé plusieurs associations de parents d’élèves.