Gabon : Serge Maurice Mabiala claque la porte du RPM d’Alexandre Barro Chambrier qui voit ses rêves de présidentielle s’éloigner

Serge Maurice Mabiala © DR

Ce weekend, Serge Maurice Mabiala, jusque-là député du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), a officiellement rejoint le Rassemblement Héritage et Modernité (RHM) du ministre de la Culture et des Arts, Michel Menga, en qualité de secrétaire exécutif. Un coup dur pour celui qui se rêve en chef de file de l’opposition lors de la prochaine présidentielle prévue en 2023. 

Ce dimanche 3 janvier 2021, le Rassemblement héritage & modernité (RHM) a officiellement élu son directoire.

Son président, l’actuel ministre de la Culture et des Arts, Michel Menga, a annoncé un renforcement de sa présence sur le terrain aux côtés du président de la République, son allié politique depuis mai 2018.

Mais la sensation est venu de la désignation de Serge Maurice Mabiala comme secrétaire exécutif du mouvement. Cet ex-ministre de la Fonction publique et directeur adjoint de cabinet de la Présidence, aujourd’hui député, avait rejoint l’opposition en 2015 en faisant partie du groupe des cadres du PDG conduit par Alexandre Barro Chambrier sous le courant Héritage et Modernité (H&M) qui avait soutenu la candidature unique de l’opposition portée par Jean Ping.

Plus que six députés RPM à l’Assemblée nationale

« Il s’agit d’un coup très dur pour Alexandre Barro Chambrier. D’une part, son parti ne compte désormais, avec cette défection, plus que six députés à l’Assemblée nationale. D’autre part, cela envoie un très mauvais signal au moment où le président du RPM compte faire le rassemblement de l’opposition le plus large autour de lui », explique un professeur en sciences politique de l’UOB.

C’est un secret de Polichinelle. Alexandre Barro-Chambrier se positionne comme chef de file de l’opposition dans la perspective de l’élection présidentielle de 2023. Exit dans son esprit Jean Ping. Il entend bien être le candidat, si possible unique, de son camp.

Pas de bonne augure pour la suite

Mais la tâche s’annonce périlleuse. L’opposition est en effet très divisée et fracturée de l’intérieur. Entre les vieux routiers de la politique gabonaise que sont Ping et Nzouba-Ndama et les jeunes loups aux dents longues, tapis au sein du collectif « Appel à Agir » (Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, Anges Kevin Nzigou…), la ligne de crête est ténue pour Barro-Chambrier.

Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : prétendre rassembler l’ensemble de son camp quand on enregistre des départs dans son propre parti n’est sans doute pas de bonne augure pour la suite.