Gabon : « Le RHM (rebaptisé RPM) n’est pas la propriété d’Alexandre Barro Chambrier » (Michel Menga M’Essone)

Michel Menga M'Essonne (à droite) ce lundi 8 avril @ DR

L’actuel ministre de l’Habitat conteste le changement de dénomination du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM, opposition) dont il est le membre fondateur, en Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), intervenu lors du congrès extraordinaire convoqué ce weekend par le président du parti, Alexandre Barro Chambrier.

En voulant changer le nom du parti, Alexandre Barro Chambrier aurait-il mis la charrue avant les bœufs ? Aurait-il placée sa formation dans une situation d’incertitude juridique ? Certains au sein du RHM, rebaptisé RPM, il y a quelques jours, en sont convaincus.

La fronde, en tout cas, a été lancée par l’actuel ministre de l’Habitat, Michel Menga M’Essone, le secrétaire général et membre fondateur du parti qu’Alexandre Barro Chambrier a voulu exclure depuis qu’il a rejoint les rangs du gouvernement en mai dernier. Depuis, le RHM, créé en mai 2016, est plongé dans une crise de leadership qui a connu un nouvel épilogue à l’occasion du premier congrès extraordinaire du parti ce weekend.

« Michel reste jusqu’à preuve du contraire, le secrétaire général du RHM. Ce qu’ils ont fait là, en tentant de l’exclure, c’est contraire aux statuts. Ils se sont fourvoyés », a confié à différents médias, dont La Libreville, une source autorisée au sein du parti.

En effet, l’intéressé a toujours contestée sa suspension en tant que secrétaire général. Pour lui, les statuts et le règlement du RHM ne prévoient pas l’exclusion d’un membre fondateur. Pourtant, c’est bien ce qu’a cherché à obtenir Barro Chambrier lors du congrès. Mais Michel Menga n’en démord pas : toute décision en ce sens est donc illégale et n’a aucune valeur sur le plan juridique.

Au-delà, l’actuel ministre dénie la capacité de Barro Chambrier à changer le nom du parti. Le RHM n’est tout de même pas la propriété d’Alexandre, a-t-il confié à ses proches. D’autant que, selon lui, cette initiative créée une situation inextricable. Quid notamment des députés et des conseillers locaux élus aux élections législatives et locales en octobre dernier sous la bannière du RHM, celui-ci étant désormais le RPM ?, se demande-t-il.

C’est bien connu. La meilleure défense, c’est l’attaque. Selon son entourage, Michel Menga prépare donc une communication de « vérité » pour le weekend prochain. La bataille pour la paternité du RHM ne fait que commencer.