[Edito] Gabon : Des résultats, et vite !

Ali Bongo Ondimba entouré du premier ministre, de la ministre de la Défense, de son directeur de cabinet et du secrétaire général de la présidence le 12 février denier @ DR

Le président Ali Bongo Ondimba l’a dit et répété, « les actes doivent remplacer les promesses ». Cela tombe bien, les Gabonais ne veulent plus être payés de mots. Ils attendent des résultats ! 

Plus d’excuses. Au Gabon, en octobre dernier, le PDG a remporté une majorité écrasante lors des élections législatives. Avec plus de 120 députés sur 143 en comptant ses alliés, il aborde en position de force la 13ème législature qui s’est ouverte le mois dernier. Depuis le 12 janvier, un nouveau gouvernement, plus resserré, de 36 ministres a été nommé avec pour chef d’orchestre Julien Nkoghe Bekalé, réputé pour sa rigueur. Le 26 février dernier, une vague de nominations a permis de renouveler la direction d’une multitude d’administrations centrales, d’entreprises publiques et parapubliques ou encore d’agences de l’Etat. Au niveau local, que ce soit dans les mairies ou les conseils départementaux, les exécutifs ont été mis sur pied début février. Bref, les équipes sont en place.

Désormais donc, plus d’excuses. Il faut agir. Le débat sur la vacance présidentielle n’est plus qu’un lointain souvenir. Il n’obnubile plus qu’une poignée d’opposants radicaux, loin très loin, des préoccupations des Gabonais. Eux, en effet, attendent avant tout trois choses de leurs dirigeants. Un, des actes concrets. Deux, dans des secteurs qui concernent leur préoccupation immédiate (emploi, éducation, santé, transports, logement, salubrité, sécurité, etc.) ; et trois, des résultats effectifs. En somme, ils attendent de la parole publique qu’elle soit suivie d’effet et de l’action publique qu’elle soit efficace et retrouve le sens des priorités.

De l’avis unanime, le Gabon a beaucoup d’atouts : des matières premières à foison (qui, s’y on y prend garde, peuvent toutefois s’avérer être une malédiction), un potentiel agricole et touristique certain, une avance sur le continent en matière de numérique, une main d’oeuvre relativement bien formée, une stabilité enviable (une denrée rare dans la sous-région) ou encore une faible population ce qui lui permet d’afficher un revenu moyen par habitant (PIB / habitant) parmi les plus élevés d’Afrique, etc.

Mais les autorités gabonaises disposent d’un autre atout. Peut-être le plus précieux en politique. Le temps. La prochaine élection présidentielle aura lieu en 2023. Il reste donc quatre ans au pouvoir gabonais pour redonner foi en l’action publique. Montrer que celle-ci peut changer effectivement et positivement le quotidien des populations. Pour le Gabon, c’est finalement moins une question de capacité que de volonté.