Gabon : en rejoignant le gouvernement, l’opposant Franck Nguema se défend d’avoir trahi la mémoire de son oncle, André Mba Obame

L'opposant Franck Nguema, nommé ministre délégué à l'Environnement, prêtant serment devant le président de la République Ali Bongo Ondimba le 15 janvier 2018 © DR

Nommé tout récemment ministre délégué au sein du gouvernement de Julien Nkoghe Bekale, Franck Nguema, neveu d’André Mba Obame (AMO) et soutien de Jean Ping lors de la présidentielle d’août 2016, dit n’avoir aucune raison de regretter sa nomination.

Dans un récent entretien donné à la télévision Vox Afica, l’opposant André Mba Obame s’est défendu de toute accusation de trahison suite à son entrée au gouvernement au poste de ministre délégué à l’Environnement.

A ceux qui l’accusent d’avoir bafoué la mémoire de son oncle, André Mba Obame, opposant à Ali Bongo Ondimba, Franck Nguema a opposé un démenti catégorique. Élu député (indépendant) du 2ème arrondissement d’Akanda en octobre 2018, celui-ci assure que « tous les bons ne sont pas d’un côté et tous les mauvais de l’autres » et que, partant, il ne fallait pas avoir une vue manichéenne en politique.

« J’ai été franc avec les Akandaises et les Akandais qui m’ont octroyé leur confiance. Je leur ai dit que je parlerai avec tout le monde, en tant qu’homme politique, sans exclusive. Si le président de la République m’appelle au gouvernement, pourquoi dois-je me débiner puisque j’ai promis aux Akandais que je veux leurs suffrages pour participer à la construction du Gabon et [contribuer] au bonheur des Gabonais ? », s’est interrogé celui qui considère le gouvernement comme « le cénacle » le mieux à même pour retranscrire en termes de politiques publiques les aspirations de la population. Une manière aussi pour lui de dénoncer les postures convenues et de défendre une approche pragmatique, tournée vers l’efficacité.

Franck Nguema rappelle enfin que «ceux qui, hier étaient dans la majorité sont aujourd’hui opposants » et se demande pourquoi l’inverse ne pourrait être vrai ou bien alors devrait être obligatoirement condamné. Un argument imparable.

Pour rappel, le gouvernement nommé par Julien Nkoghe Bekalé le 12 janvier dernier compte en son sein pas moins de huit ministres issus des rangs de l’opposition.