Gabon : ce qu’il faut retenir du dernier conseil des ministres

Le président Ali Bongo Ondimba, entouré de son directeur de cabinet et principal collaborateur, Brice Laccruche Alihanga, ainsi que du Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, lors du conseil des ministres du 12 avril 2018. © DR – Twitter

Que faut-il retenir du dernier conseil des ministres qui s’est tenu ce jeudi 12 avril au Palais du Bord de mer à Libreville au Gabon ? Parmi les nombreux sujets abordés, nous en avons retenus trois.

Priorité à l’agriculture

« Le Ministre a présenté au Conseil des Ministres le projet de décret fixant les statuts de l’Agence de Développement Agricole du Gabon, (ADAG) qui vient remplacer l’ancienne structure dénommée Office des Recherches, d’Introduction, d’Adaptation et de Multiplication du Matériel Végétal (ORIAM) », indique le communiqué sanctionnant ce conseil des ministres.

Et celui-ci de préciser : « l’ADAG, qui est un est un établissement public, assiste le Gouvernement dans la mise en œuvre de sa politique en matière de développement agricole. Elle est chargée entre autres d’élaborer les stratégies de promotion du secteur agricole, d’assurer la mobilisation, l’aménagement et la mise en valeur des terres agricoles et la conduite d’actions d’information et de promotion de l’Office Nationale en matière d’investissement agricole, de contribuer à la mise en place et à la gestion d’une banque de projets agricoles, d’assurer l’appui, la conception et la réalisation de projets agricoles et de modèles d’exploitation innovants, rentables et durables. »

Explication : pour technique qu’elle puisse paraître, cette mesure a vocation à renforcer l’efficacité de l’action publique dans le secteur agricole, l’une des priorités en termes de développement économique du Gabon, notamment « en raison de son impact positif sur la croissance et de ses nombreuses externalités positives (emploi, indépendance alimentaire, environnement, lutte contre la désertification rurale, etc.). » C’est ce qu’a rappelé Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, dans un tweet cette semaine.

Tweet de Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba. Source : compte Twitter @BriceLaccruche

Priorité à l’emploi

« Le Conseil des Ministres a adopté le document cadre de la politique national de l’emploi qui a pour ambition de dégager des orientations et des stratégies pour la mise en œuvre d’actions concrètes dans le but de répondre de manière efficace à la préoccupation du chômage, de la pauvreté, de la précarité et de l’exclusion sociale », explique le communiqué qui précise : « cette politique s’articule autour de quatre axes stratégiques que sont l’amélioration de la capacité d’absorption de la main-d’œuvre, l’appui au développement du secteur privé et de entrepreneuriat, l’amélioration de l’employabilité de la main d’œuvre, l’amélioration et la modernisation de la gouvernance du marché du travail. »

Explication : les autorités gabonaises ont fait de l’emploi leur grande priorité, comme l’a rappelé Ali Bongo dans son discours des vœux du 31 décembre 2017. En cette matière, il y une volonté d’articuler création d’emplois dans les secteurs les plus porteurs de l’économie gabonaise, promotion de l’entrepreneuriat notamment auprès des jeunes Gabonais et effort pour favoriser l’employabilité, autrement dit mettre en adéquation l’offre de formation avec les besoins du marché du travail.

Les autorités gabonaises se savent très attendue sur ce sujet, l’emploi étant le principal défi à relever au Gabon comme ailleurs en Afrique. Un sujet que connait parfaitement Brice Laccruche Alihanga, qui a décliné ses propositions en matière d’emploi, de formation et d’employabilité dans un ouvrage intitulé « L’or jeune », paru en 2016. D’où les attentes très fortes dans le pays sur cette problématique en particulier qui conditionnera le succès ou l’échec du second septennat d’Ali Bongo Ondimba.

Deux nominations à suivre

Au chapitre des nominations enfin, on notera plus particulièrement celles au sein du cabinet du président de la République de Roger Owono Mba, en qualité de « directeur de cabinet adjoint 2 », et de Patrichi Christian Tanasa en tant que « conseiller spécial, responsable du pôle Industrie, Mines et Hydrocarbures ».

Le premier viendra épauler le directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga, qui imprime un rythme de travail très soutenu à ses équipes depuis sa nomination en août dernier. « Tout comme le président, il veut des résultats et vite », justifie l’un des ministres du gouvernement qui « loue son pragmatisme et son stakhanovisme qui tranchent avec la période précédente ».

Quant au second, Patrichi Christian Tanasa, il est réputé proche de Brice Laccruche Alihanga pour l’avoir épaulé dans le cadre de l’AJEV et de la CNNII. Cet ingénieur formé en France, spécialisé dans les matières premières (hydrocarbures notamment) a « toutes les qualités requises pour occuper un tel poste », selon un conseiller du ministère du Pétrole et des Hydrocarbures avec lequel il a travaillé par le passé.