
Le porte-drapeau de l’opposition radicale à l’occasion de l’élection présidentielle se présente comme le candidat « du renouveau et du changement ». Mais lorsque l’on prend la peine de se plonger dans les archives, on s’aperçoit que la réalité est quelque peu différente… En témoigne cet article publié le 8 février 2006. Albert Ondo Ossa venait d’être nommé ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur et le président d’alors s’appelait Omar Bongo Ondimba.
« Le nouveau ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur, le Professeur Albert Ondo Ossa, à peine nommé au gouvernement est allé à l’UOB le mardi 24 janvier dernier pour avoir une petite explication avec les étudiants qui n’en demandaient pas tant.
A peine avait-il prit la parole qu’il se mit à pilonner à l’artillerie lourde : « Je suis devenu ministre aujourd’hui, je ne le resterai peut-être plus demain. Mais je suis professeur ad vitam eternam. A ce propos, je ne tiens pas à m’amuser et je commencerai très fermement à vous mettre en garde. Si le désordre a prévalu jusqu’à présent, sachez qu’à partir de ce moment, il n’y a plus de désordre ». Prenez le pour dit, durant tout le règne de l’enfant d’Ossa de Minvoul, il n’y aura plus de désordre à l’UOB »..
Des ministres manipulateurs au gouvernement
S’évadant dans ses envolés lyriques, Ondo Ossa a tenu à dénoncer les manipulateurs des étudiants à l’UOB. Pour lui, ils sont aussi bien au gouvernement qu’à la Présidence de la République : « Je tiens à vous mettre en garde pour vous dire que je sais que vous êtes manipulés par des hommes politiques qui sont ciblés. Vous êtes manipulés par des hommes du cabinet du Président de la République. Vous êtes manipulés par des ministres qui veulent faire leur clientélisme à l’université ». Monsieur le ministre, envoyez-nous rapidement les noms de ces « manipulateurs » que vous avez déjà identifiés.
La riposte des étudiants
Surpris par les élans belliqueux de leur ministre, les étudiants n’ont eu d’autres choix que de le huer. Mais c’était mal connaître Ondo Ossa qui va tout de suite répliquer : « Que le spectacle auquel je participe là doit s’arrêter. Les étudiants qui seront pris seront radiés, non seulement de cette université, mais de toutes les universités du monde et j’y veillerai personnellement ». Malheureusement, il n’a pu prendre personne parmi les crieurs. Mais vous avez bien compris durant le règne d’Ondo Ossa à l’Enseignement Supérieur, l’étudiant qui s’avisera à le huer pendant qu’il parle, ou à organiser une grève avec fermeture du portail aura de ses nouvelles. L’année blanche à vie. »
Source originale de l’article paru le 8 février 2006 : Gabon d’abord.