Gabon : Prise de vitesse par ses concurrents et sans grand espoir de briller, Paulette Missambo (UN) s’apprête à rejoindre la flopée de candidats d’opposition à la présidentielle

Paulette Missambo le 24 avril 2023 © Facebook/PM

C’est au cours du troisième congrès extraordinaire du parti, qui se tiendra à Oyem (Woleu-Ntem), le 20 mai, que la présidente de l’UN en fera l’annonce et sera officiellement investie.

C’est le vice-président de l’UN, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi qui a appelé quelques « amis » dans la presse, comme il le dit, pour distiller l’information.

Paulette Missambo aurait aimé se déclarer plus tard. Mais prise de court par la concurrence, en particulier la tournée en province débutée le weekend dernier de son rival de l’UNI Paul-Marie Gondjout et l’annonce ce jeudi de la création par Séraphin Akure-Davain de son propre parti, Les Démocrates Libres, qui portera sa candidature à la présidentielle, la présidente de l’UN n’a eu d’autre choix que de hâter le calendrier.

Une candidature de plus

Pour ne pas se faire oublier et éviter de se faire trop distancer ? Quoi qu’il en soit, elle vient (tardivement) rejoindre le flot des candidats de l’opposition déjà sur les rangs pour la présidentielle : l’ancien vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou ; Mike Jocktane, pasteur et ancien protégé d’Omar Bongo Ondimba puis d’André Mba Obame ; ou encore, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima.

Mais surtout Alexandre Barro Chambrier, l’ancien ministre et président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), qui nourrit toujours l’espoir – de plus en plus illusoire – de rallier sous sa bannière les autres candidats d’opposition ; Paul-Marie Gondjout, désormais à la tête de l’UNI, fruit de la scission d’avec l’UN ; Séraphin Akure-Davain, le tout nouveau président des Démocrates Libres, l’ancien député et proche de Jean Ping, Bertrand Zibi Abeghe. Sans compter Jean Ping lui-même qui n’a toujours pas fait connaitre ses intentions.

5 % des voix au maximum

« Paulette Missambo ne sera pas, comme elle l’avait un temps espéré, ‘la’ candidate de l’opposition lors de cette présidentielle 2023 mais une candidate parmi d’autres (…) Au final, si elle réalise 5 %, ce sera déjà pour elle un très bon score. Car elle est à la fois handicapée par la situation de sa famille politique – l’opposition est très divisée – mais aussi par sa personnalité. Elle est dépeinte comme effacée et sous l’influence de son entourage, en particulier celle de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, dont l’omniprésence excède beaucoup les autres responsables de l’UN »,  analyse un professeur en science politique de l’UOB.

Le foisonnement de candidatures du côté de l’opposition fait d’autant plus les affaires de la majorité – qui elle se présentera unie derrière le président Ali Bongo Ondimba, dont la candidature ne fait plus aucun doute – que l’élection présidentielle se jouera cette année à un seul tour.