Le secrétaire général de la présidence de la République, Jean-Yves Teale, a annoncé la tenue d’une formation en grammaire et techniques d’expression à l’endroit du personnel de la présidence de la République. L’institution entend en effet se montrer exemplaire en matière de formation continue.
Du 4 au 22 février, la présidence de la République propose une formation à son personnel en grammaire et techniques d’expression orale et écrite. C’est ce qu’a indiqué le secrétaire général de la présidence de la République, Jean-Yves Teale, dans une note de service datée du 25 janvier dernier.
La formation est assurée par Honorine Ngou, enseignante de littérature à l’Université Omar Bongo. Non-obligatoire, elle est « ouverte à toute personne souhaitant améliorer son expression orale ou écrite », précise la note.
« Cette initiative témoigne de la volonté de faire bénéficier les personnels de la présidence de la République de dispositif de formation continue », explique un conseiller du Palais du Bord de mer. « On commence par l’expression écrite et orale mais d’autres formations seront dispensées dans le courant de l’année », ajoute-t-il. Et celui-ci de citer, à titre d’exemples, les nouveaux usages informatiques ou encore la maîtrise des réseaux sociaux.
L’initiative est louage a deux égards au moins. D’une part, il serait anormal qu’au sein d’une institution telle que la présidence de la République, les personnels, compte tenu de leur niveau de responsabilité, ne puissent bénéficier de dispositifs de formation continue. D’autre part, compte tenu des travaux de la task force sur l’éducation et la formation, remis au président Ali Bongo Ondimba en septembre dernier, on peut y voir une forme de cohérence. En effet, ces derniers ont mis l’accent sur la formation continue pour maintenir l’employabilité tout au long de la vie. Demander aux autres, aux entreprises notamment, d’être exemplaires sur ce plan sans l’être soi-même serait pour le moins paradoxal.
Pour autant, la proposition de faire bénéficier le personnel de la présidence gabonaise d’une formation en technique d’expression écrite et orale a suscité quelques commentaires ironiques dans une partie de la presse gabonaise.
« C’est triste de prendre les choses comme ceci. Pourquoi voir toujours le verre à moitié vide et faire des procès d’intention ? Même les meilleurs on besoin de se former tout au long de leur carrière. Proposer une formation ne signifie pas que les personnes concernées n’ont pas le niveau requis, absolument pas », fait observer ce conseiller de la présidence.
En off, d’autres interlocuteurs font valoir que les médias ne sont pas exempts de tout reproche. « Il n’est qu’à lire les articles publiés. Certains sont truffés de fautes d’orthographe ou de grammaire. Dans d’autres, le style ampoulé le dispute à la cuistrerie », commente l’un d’entre eux.
« Il est certes facile d’ironiser mais n’est pas Chateaubriand qui veut. Certains feraient donc mieux de s’occuper de la poutre qu’ils ont dans l’œil plutôt que d’aller chercher la paille dans celui du voisin », conclut-il sur un ton cinglant.
