Gabon : Pourquoi Pascaline Bongo Ondimba n’est plus la Haute représentante du président

Le Président gabonais Ali Bongo Ondimba et Pascaline Mferri Bongo Ondimba (image d'archives - juin 2014) © DR

La décision a été prise lors du conseil des ministres du mercredi 2 octobre. Pascaline Bongo Ondimba, l’ancienne directrice de cabinet d’Omar Bongo Ondimba et demi-sœur du président Ali Bongo Ondimba, n’est plus la Haute représentante du chef de l’État. Voici pourquoi. 

Dans un pays où les Kongossas (rumeurs) sont hissés au rang d’information, certains y verront un signe de mésentente entre le président de la République et sa demi-sœur. Il n’en est rien.

« Est remise à la disposition de son administration d’origine : Madame Pascaline Mferri Bongo Ondimba », précise le communiqué final du conseil des ministres du mercredi 2 octobre, présidé par le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba. Autrement dit, la demi-sœur du président ne sera désormais plus sa Haute représentante, un poste qu’elle avait retrouvé en janvier dernier, mais sera reversée dans son corps d’origine : l’inspection des Finances.

Depuis, celle-ci n’a guère représenté son frère. Elle n’est apparue dans aucune cérémonie officielle à l’étranger depuis sa prise de fonction. Son absence avait d’ailleurs été remarquée lors du déplacement ce weekend du président dans son fief familial du Haut-Ogooué ou encore ce lundi lors des obsèques à Paris de l’ancien président français Jacques Chirac dont elle était pourtant proche.

« Pascaline (Bongo Ondimba) n’a passé que peu de temps à Libreville (où elle dispose d’une résidence dans le quartier huppé de la Sablière, NDLR). Ces derniers mois, elle a davantage fréquenté Singapour. Ces tout derniers jours, elle était en Chine, à Shangaï, plus précisément », confie un de ses proches qui indique qu’elle n’est rentrée au Gabon que le 1er octobre.

« Ça n’est pas le départ de Pascaline (Mferri Bongo Ondimba) qu’il faut retenir mais la suppression définitive du poste de Haut-représentant du président »

Selon plusieurs sources, compte tenu de cette situation, la décision était devenue évidente pour toutes les parties. L’une d’entre elles se fait plus précise. « Il ne faut pas voir dans cette décision une quelconque portée politique. Sa motivation est avant tout budgétaire. Ce poste n’avait, à l’expérience, que peu d’utilité. Or, le Gabon cherche à réduire la masse salariale dans la fonction publique et les corps assimilés. Et, de ce point de vue, la présidence, qui a déjà fait beaucoup d’efforts pour réduire son train de vie, doit être exemplaire », indique celle-ci. D’autres postes du même acabit ont été, il est vrai, supprimés ces derniers mois. « Ça n’est pas le départ de Pascaline qu’il faut retenir mais la suppression définitive du poste de Haut-représentant du président », insiste une autre source.

Depuis 2018, le Gabon a entrepris une réforme inédite de l’Etat afin de rééquilibrer ses finances publiques. Ce qui passe notamment par la réduction de la masse salariale de la fonction publique, qui constitue 49 % des dépenses de fonctionnement du pays. Aujourd’hui, les efforts entrepris portent leurs fruits : cette année, pour la première fois depuis longtemps, le nombre de fonctionnaires est repassé sous la barre des 100 000 agents.