Gabon : Pourquoi la coalition d’opposition de Jean Ping annonce une déclaration « de très haute portée » ce vendredi

Jean Ping (à droite) peine à conserver son leadership sur l'opposition gabonaise © Facebook/Jean Ping en images

La Coalition pour la nouvelle République (CNR) dirigée par l’opposant Jean Ping a annoncé qu’elle ferait une déclaration de très haute portée, indique-t-elle dans un communiqué. En perte de vitesse, Jean Ping tente en effet de se relancer pour ne pas perdre son leadership au sein de l’opposition gabonaise. 

La déclaration sera faite au domicile de Jean Ping, quartier des Charbonnages dans le 1er arrondissement de Libreville. L’objet de la déclaration n’a pas été publiquement dévoilé.

« On parle d’une déclaration de très haute portée. Mais c’est probablement du teasing pour susciter l’intérêt. Je doute qu’il faille s’attendre à quelque chose de très spectaculaire », confie ce professeur en science politique de l’UOB.

Cette déclaration intervient toutefois dans une passe difficile pour Jean Ping, qui peine à maintenir son leadership au sein de l’opposition gabonaise, trois ans après l’élection présidentielle de 2016.

Incapable de tirer profit des ennuis de santé du président Ali Bongo survenus en octobre dernier, son appel au soulèvement populaire en décembre dernier a fait un flop.

Depuis, Jean Ping, lâché par la communauté internationale et isolé sur le continent africain, a été largement inaudible. Ayant fait le choix de ne pas participer aux élections législatives en octobre 2018, ses troupes ne sont donc pas représentées à l’Assemblée nationale. Contrairement aux Démocrates de Guy Nzouba-Ndama (12 députés) ou encore au RHM d’Alexandre Barro-Chambrier (5 députés).

Ces deux figures de l’opposition comptent bien se présenter lors de la prochaine élection présidentielle prévue en 2023. Elles estiment que Jean Ping a eu sa chance en 2016 et qu’il doit désormais passer la main, compte tenu de l’essoufflement de son leadership et de son âge avancé (il aura 81 ans en 2023).

Divisée, l’opposition gabonaise a du mal à conjuguer ses forces. Beaucoup en son sein sont par conséquent tentés de jouer leur propre carte. C’est le cas notamment d’un collectif d’opposants de second ordre, qui se dénomment « Appel à agir », ou encore de l’ex-ministre délégué aux Finances, Charles M’Ba, qui semble bien décidé à jouer les trublions au sein de l’opposition gabonaise dans la perspective du scrutin présidentiel de 2023.