Gabon : Pour tenter de masquer son échec et ses divisions, Appel à agir s’offre une campagne de communication à l’occasion du premier anniversaire de son lancement

Depuis son lancement en février 2019, l’unanimisme qui a prévalu au départ au sein du collectif Appel à agir a, malgré une entente de façade, fini par se lézarder © DR

Un an après son lancement à grand renfort de communication, l’enthousiasme s’est émoussé et les divisions sont apparues au sein du collectif d’opposants qui a échoué à faire constater la vacance du pouvoir présidentiel.

Un village Potemkine. C’est un peu ce qu’entend dresser le collectif Appel à agir à l’occasion du premier anniversaire de son lancement en grande pompe le 28 février 2019 pour tenter de masquer son échec mais également l’envers du décor.

En effet, au bout d’un an de lutte pour l’essentiel médiatique, le collectif, qui a multiplié les communiqués, les interviews, etc., n’est pas parvenu à atteindre son but : faire constater la vacance du pouvoir et faire chuter le président Ali Bongo Ondimba, qui a recouvré la santé après un AVC survenu en octobre 2018 à Riyad en Arabie Saoudite.

Le show juridico-médiatique auquel le collectif s’est livré l’année dernière s’est arrêté brutalement en août dernier avec la décision de la Cour de cassation déclarant l’incompétence des juridictions devant lesquelles ils avaient ester.

Échec

Quelques mois plus tôt, l’ultimatum qu’il a lancé n’a pas eu plus de succès. Nous prendrons nos responsabilités si la vacance du pouvoir n’est pas constatée au plus tard le 31 mars 2019, avait-il assuré, un brin triomphaliste. Le 1er avril, pas plus que les jours suivants, rien, absolument rien ne s’était passé.

Pire, des désaccords ont fini par apparaître au sein de la dizaine d’opposants constituant le collectif et les tensions de se faire jour jusque sur la place publique. Certains membres ont en effet reproché à d’autres leur goût exacerbé pour les lumières médiatiques et leur propension à tirer à eux la couverture. En décembre dernier, sous couvert d’anonymat, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, l’un des responsables de l’Union nationale, s’était épanché dans l’hebdomadaire Jeune Afrique au sujet de l’avocat Anges Kevin Nzigou, ne retenant plus ses coups à son encontre

Unanimisme de façade

Ces derniers mois, un autre membre a été la cible des critiques du groupe : Marc Ona Essangui, accusé de concevoir le collectif Appel à agir comme un « simple strapontin médiatique » dans un but d’« auto-promotion ».

« Comme parfois, lors d’un anniversaire, toute la famille se retrouve autour de la table. Mais passer la fête et les réjouissances, le bel unanimisme de façade se lézarde rapidement, et les divisions réapparaissent aussitôt », constate avec regret l’un des membres les plus discrets du collectif. Une formule qui résume parfaitement l’ambiance qui prévaut aujourd’hui au sein du « collectif » d’opposants.