Gabon : pourquoi Port-Gentil, autrefois bastion de l’opposition, est tombée aux mains du PDG

Jean-Fidèle Otandault lors du meeting de clôture de sa campagne pour les élections législatives à Port-Gentil © JFO – Facebook

A l’occasion des élections locales et du premier tour des législatives du 6 octobre dernier, la deuxième ville et capitale économique du Gabon, réputée rebelle et frondeuse, a basculé du côté du pouvoir. L’opposition, divisée et affaiblie, n’a pas réussi à rendre crédible une alternative, disent les électeurs. 

Mercredi 24 octobre 2018, Jean Fidèle Otandault pavoise. Le membre du comité permanent du bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG), récemment élu député sur le siège unique du deuxième arrondissement de la commune de Port-Gentil, a lancé un appel à un vote massif en faveur de Célestine Ba Oguewa, la candidate PDG sur le premier siège du département d’Etimboué incluant Omboué et le canton Lagune Nkomi pour le second tour de l’élection législative qui se tiendra le samedi 27 octobre prochain.

Si l’actuel ministre du Budget est aussi souriant et se sent aussi légitime pour soutenir ses camarades du parti encore en lice, c’est parce que son parti a raflé la mise à l’occasion des scrutins locaux et législatifs du 6 octobre dernier. Certes, la razzia pédégiste a concerné l’ensemble du pays. Mais à Port-Gentil, celle-ci prend une saveur particulière.

En effet, la deuxième ville et capitale économique du Gabon a toujours été un bastion de l’opposition… jusqu’à il y a quelques jours.

Considéré comme le leader du parti présidentielle à Port-Gentil, Jean-Fidèle Otandault a été élu député dès le premier tour dans le deuxième arrondissement avec 73,38 % des voix.

Dans le premier arrondissement, Pascal Codjo Houangni Ambouroue, le candidat du PDG, a raflé la mise avec 83,08 % des suffrages, étrillant littéralement ses adversaires.

Dans le troisième arrondissement, Albert Richard Royembo a également été élu député dès le premier tour avec 65,49 % des voix.

Enfin, dans le quatrième arrondissement, Marcellin Moussavou (42,28 % des suffrages) est en ballottage très favorable en vue du second tour, devançant son adversaire, un candidat indépendant, de près de 17 %.

Les élections locales ont été peu ou prou du même acabit.

Pour les observateurs, la victoire écrasante du parti majoritaire à Port-Gentil s’explique par le renouvellement de l’offre du PDG, dont les vieux barons ont été pour la plupart mis sur la touche au profit d’une nouvelle génération.

Mais elle s’explique également, et peut-être surtout, par l’incapacité de l’opposition, aujourd’hui divisée et affaiblie, de développer un programme politique alternatif crédible qui parle aux électeurs.