Gabon : Plusieurs hauts cadres de l’opposition dans la Nyanga tournent le dos à Jean Ping et rejoignent le PDG d’Ali Bongo Ondimba

A deux ans de l'élection présidentielle, le parti du président Ali Bongo a le vent en poupe comme en témoigne sa capacité à attirer d'ex-hauts cadres de l'opposition © DR

A deux ans de l’élection présidentielle, l’hémorragie se poursuit dans les rangs de l’opposition, y compris de l’aile la plus dure. Ses chances de l’emporter sont, il est vrai, très réduite. 

Plusieurs anciens cadres issus de l’ACR de Bruno Ben Moubmaba, des Démocrates de Guy Nzouba Ndama, du RNB, ainsi que des membres de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) de Jean Ping dans la province de la Nyanga ont décidé de rallier le parti du président Ali Bongo Ondimba.

Certains ont franchi le pas après avoir entendu le discours du chef de l’État prononcé le 25 juin dernier devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès. Celui-ci disait tendre la main à toutes personnes, de la majorité comme de l’opposition, désireuse de participer à ses côtés à la construction du Gabon.

D’autres y songeaient depuis quelque temps déjà. « L’opposition gabonaise est dans une impasse. Elle est comme figée dans le formol depuis 2016. Pour elle, le temps s’est arrêté (…) Elle ne travaille pas suffisamment et se contente de critiquer ceux qui sont au pouvoir sans jamais rien contre-proposer. Elle ne s’intéresse pas suffisamment au quotidien des Gabonais », explique, avec la dent dure, cet ex-cadre de la CNR dans la Nyanga.

Pour les uns comme pour les autres, leur adhésion officielle au PDG s’est faite la semaine dernière à Libreville à l’occasion d’une cérémonie présidée par le secrétaire général adjoint 2 du PDG, Éloi Nzondo.

Prise de guerre pour le PDG, coup dur pour Jean Ping

L’adhésion de ces ex-cadres de l’opposition de la Nyanga est une « prise de guerre » marquante pour le PDG et un nouveau « coup dur » pour Jean Ping qui fait face à l’érosion de ses partisans depuis plusieurs mois. Récemment, René Ndemezo’o Obiang et Frédéric Massavala, deux de ses principaux soutiens durant la campagne de 2016, lui ont tourné le dos pour rejoindre le président Ali Bongo Ondimba.

A ces départs s’ajoute le scepticisme, pour ne pas dire l’hostilité, d’une frange de plus en plus importante de l’opposition, tant du côté des jeunes loups (réunis au sein du collectif Appel à agir) que des vieux barons (à l’instar d’Alexandre Barro Chambrier), qui, ouvertement ou en privé, considère que Jean Ping est trop vieux pour se représenter en 2023. Celui-ci aura alors 81 ans.