Gabon : le PDG réagit pour la forme au discours « séditieux » de Jean Ping qui laisse la majorité largement indifférente

La porte-parole du PDG, Estelle Flore Angangou © DR

Par la voix de sa porte-parole, Estelle Flore Angangou, le Parti démocratique gabonais (PDG), a réagi au discours de Jean Ping qui a implicitement appelé les Gabonais, samedi dernier, à l’insurrection. Une réaction pour la forme car les propos de l’opposant laissent largement indifférents la majorité. Le leader de la CNR, qui ne parvient plus à mobiliser et dont le leadership est très contesté au sein d’une opposition morcelée, ne constitue en effet plus pour elle une menace. 

« Quand toutes les voies de la négociation et de la diplomatie sont bloquées. Quand la concertation a échoué, il ne reste plus que la confrontation […] Je ne vous retiens plus. La voie est libre. Allez-y carrément, n’hésitez plus ! », a lancé samedi 15 décembre dernier l’opposant aux 350 à 400 militants présents lors de son meeting à proximité de son QG du quartier des Charbonnages dans le 1er arrondissement de Libreville.

Des propos jugés séditieux qui ont fait réagir le Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir). « Dans un discours de haine, d’antipathie et d’animosité à l’endroit du distingué camarade, président son excellence Ali Bongo Ondimba, Jean Ping montre une fois de plus qu’il est en décalage, voire en totale rupture avec la démocratie », a déclaré la porte-porte parole du PDG, Estelle Flore Angangou.

« Jean Ping n’est plus une menace pour notre parti »

Cette déclaration est purement formelle en effet. La preuve elle intervient tardivement, le mercredi 19 décembre, soit quatre jours après le discours de M. Ping. Un haut-responsable nous en donne l’explication. « Jean Ping n’est plus une menace pour notre parti. Depuis un mois, il a multiplié les appels à la mobilisation. En vain. Il a tenté de passer par les syndicats. En vain également. La vérité, c’est que plus personne ne l’écoute aujourd’hui. Il a eu sa chance en 2016. Mais l’Histoire ne repasse pas deux fois. Aujourd’hui, même les autres leaders de l’opposition estiment qu’il a fait son temps », explique ce membre du bureau politique du PDG.

Depuis le début du mois de novembre, Jean Ping tente de mobiliser ses troupes afin de profiter de l’absence d’Ali Bongo, actuellement en convalescence au Maroc, pour se remettre en selle. Sans succès. Lui et ses alliés, aux rangs desquels figure la confédération syndicale Dynamique Unitaire, peinent à mobiliser, l’opposition gabonaise étant très morcelée entre différentes figures dont chacune tient à préserver son pré-carré dans la perspective de la course à la prochaine élection présidentielle prévue en 2023.