Faute d’énergie et de soutien, Jean Ping, bientôt 81 ans, qui ne représente plus un danger politique pour la majorité, ne sera, selon toute probabilité, pas candidat à l’élection présidentielle prévue fin août-début septembre au Gabon. Mais pas sûr qu’il adoube un candidat. Si ceux-ci se disputent son soutien, aucun ne trouve grâce à ses yeux, comme l’explique Jeune Afrique dans un article publié ce mardi 30 mai.
Un homme isolé. C’est ainsi que Jeune Afrique décrit Jean Ping. « L’ancien président de la Commission de l’UA peu à peu éloigné de son cercle proche ses collaborateurs de 2016. Ou peut-être ont-ils eux-mêmes souhaité tourner la page », indique l’hebdomadaire, citant comme exemples Alexandre Barro Chambrier, Bertrand Zibi Abeghe ou Paulette Missambo.
S’il « entretient ses relations, entouré de ses derniers collaborateurs, (Jean Ping) paraît enfermé dans une victoire proclamée (lors de la présidentielle de 2016) quoique jamais validée. » « Il ne reste principalement que ses salariés autour de lui », juge l’un de ses proches. Ce qu’un autre confirme : « Il n’y a plus personne chez Jean Ping », rapporte Jeune Afrique.
Bataille entre candidats de l’opposition pour l’adoubement de Ping
Il n’en fallait pas plus à la douzaine de candidats d’opposition (qui seront probablement une quinzaine au final), et qui ont depuis longtemps tourné la page Ping, pour tout faire afin d’obtenir son adoubement. Pour eux, « il s’agit plutôt de savoir à qui l’ancien ministre et directeur de cabinet d’Omar Bongo Ondimba accordera son soutien dans l’optique de la présidentielle à venir. » Depuis plusieurs mois, c’est une bataille féroce à laquelle se livrent les principaux candidats de l’opposition.
« Le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Alexandre Barro Chambrier, qui a rendu une visite officielle à Ping en novembre 2022, ne cache pas l’importance que pourraient avoir des encouragements publics de ce dernier. Même constat du côté de Paulette Missambo, candidate de l’Union nationale pour le scrutin à venir », renseigne l’hebdomadaire panafricain.
Aucun candidat d’opposition ne trouve grâce à ses yeux
Dans cette liste, il faut également inclure Bertrand Zibi Abeghe. « L’ancien député du Parti démocratique gabonais (PDG), lancé dans une campagne de proximité grâce à laquelle il espère déjouer les pronostics et s’imposer dans la course à la magistrature suprême, compte sur une entrevue avec Jean Ping pour convaincre ce dernier d’appuyer sa candidature. »
Le soutien de l’ex-chef de file de l’opposition, qui ne se sera de toute évidence pas candidat lui-même à la présidentielle, sera-t-il la clé pour affronter à armes égales le chef de l’État, probable candidat à sa succession ?, s’interroge Jeune Afrique. « Ping part du principe que si ce n’est pas lui à la tête de l’État, ça ne sera personne d’autre », écrit l’hebdomadaire citant un ancien collaborateur. Pour tous ceux qui suivent attentivement la vie politique gabonaise, c’est sans doute à ce jour l’hypothèse la plus probable…