Gabon : Ouverture ce matin du dialogue social qui doit réunir 300 participants

Le premier ministre gabonais, Julien Nkoghe Bekalé, ouvre ce mardi 23 avril un dialogue social @ Facebook/Primature Gabon

Julien Nkoghe Békalé ouvre ce mardi matin un large dialogue social qui doit durer plusieurs jours. Une manière de placer les syndicats, réputés plus prompts à dénoncer qu’à proposer, face à leurs responsabilités. 

300 invités sont attendus ce mardi matin à l’hôtel Nomad, au nord de Libreville. Parmi les participants, une majorité de syndicalistes mais aussi une dizaine de membres du gouvernement.

Ce dialogue intervient quelques jours après la décision de reporter l’application de la réforme sur les conditions d’attribution des bourses étudiantes. « Le temps d’en améliorer les contours », assure une source gouvernementale.

Mais les échanges déborderont largement le seul cadre des bourses étudiantes. Il devrait en particulier être beaucoup question de la fonction publique. En effet, avec la chute des cours du baril de pétrole en 2014, le pays a conclu un programme de trois ans avec le Fonds monétaire international (FMI) qui a formulé une série de recommandations afin de désendetter le pays et réduire le train de vie de l’Etat.

Au Gabon, les effectifs de la fonction publique sont pléthoriques. Conséquence : la masse salariale des fonctionnaires pèse lourdement sur le budget de l’Etat. Elle constitue plus de la moitié des dépenses publiques. Une situation qui obère les capacités du pays à financer ses dépenses d’investissement et ses dépenses sociales.

« Les syndicats du secteur public ont l’habitude de demander la lune mais on ne peut pas faire comme si les réalités budgétaires n’existaient pas, explique un économiste gabonais », conscient qu’il est nécessaire de réformer. « Les syndicalistes », qui ont plus l’habitude de dénoncer que de proposer et ne sont pas chargés de l’intérêt général mais de leurs seuls intérêts catégoriels, « seront ainsi mis devant leurs responsabilités », veut-il croire.

Manifestement, tous les syndicats ne sont pas enclin à faire preuve d’une telle responsabilité. Marcel Libama, l’ex-patron de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED), une centrale syndicale, a déjà déclaré qu’il boycotterait ce dialogue social, alors même que la nouvelle direction de la centrale syndicale a confirmé hier, à l’inverse, qu’elle y participerait bien. « Comme toujours, il ne faut pas compter sur moi pour participer à cette parodie de dialogue. Les dés sont pipés d’avance », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Un point de vue minoritaire à cette heure, les principaux autres syndicats ayant décidé de prendre part à ce dialogue.