Gabon : Nouveau déraillement d’un train de marchandises

L'accident de cette nuit a provoqué l'explosion de plusieurs wagons citernes © DR

Dans la nuit de jeudi à vendredi, un train marchandises en partance pour Franceville a déraillé entre les gares de l’Ofoué et la Lopé. Un incident qui vient s’ajouter à de nombreux autres du même type cette année. 

L’information, donnée par le site d’information Gabonactu.com, a été recoupée par la rédaction de La Libreville.

Le train transportait notamment des wagons citernes remplis de carburant. Trois d’entre eux au moins, appartenant à la SGEPP, auraient pris feu dans l’accident dont les circonstances n’ont pour l’heure pas été établies.

Depuis, la circulation sur cette voie ferrée unique a été coupée. Un train de voyageur parti à sa suite d’Owendo est actuellement bloqué à Oyem. Le train parti de Franceville est lui aussi bloqué. La Setrag, qui exploite la ligne, assure tout mettre en oeuvre pour rétablir le trafic.

Dès ce matin, des voix se sont élevées pour déplorer ce nouvel incident et exprimer leurs craintes quant à son impact sur les populations de l’arrière-pays. C’est le cas notamment du député du 2ème siège de la commune de Moanda dans le Haut-Ogooué, Alexandre Awassi.

« La voie ferrée fortement endommagée après le déraillement d’un train marchandise. Ixième incident du genre qui a fort impact sur les populations de l’arrière pays, déjà en difficulté à cause de l’état de la route nationale en ces temps pluvieux. Vivement une solution urgente », a tweeté celui qui a intégré l’Assemblée nationale pour la première fois à l’issue des élections législatives d’octobre 2018.

Le Transgabonais qui relie à Franceville (sud-est) à Owendo (nord-ouest) sur 650 km est régulièrement sujet à des collisions ou des déraillements. Vétuste, la voie ferrée, construite au début des années 1970, subit actuellement des travaux de rénovation grâce à un financement de la Banque mondiale et de l’Agence française du développement (AFD).

Nouvelle doctrine en matière d’infrastructures

Une réhabilitation qui s’inscrit dans le cadre de la nouvelle doctrine des autorités gabonaises en matière d’infrastructures consistant à rénover plutôt que de construire et à se concentrer sur les ouvrages dont l’utilité socio-économique est la plus élevée.

Toutefois, un projet de seconde voie ferrée a été proposé il y a quelques mois par la China Railway (lire notre article). Les autorités gabonaises ont toutefois prévenu qu’elles seraient très regardantes sur sa pertinence, autrement dit sur son rapport coût / avantage. Au Gabon, les éléphants blancs appartiennent définitivement au passé.