Mis en cause dans un vaste scandale de corruption, l’un des hommes d’affaires chinois les plus prospères du Gabon a donné une interview ce samedi sur RFI dans laquelle il se présente comme un… « expert en conseils juridiques et traducteur ». Un système de défense jugé maladroit.
« Moi, je ne suis qu’un expert en conseils juridiques et traducteur. Certains compatriotes qui sont peut-être jaloux ou qui ont d’autres motifs, je ne sais pas, ont donné mon nom à la justice. Ils estiment que moi, je suis le cerveau de l’affaire. Pourtant, nulle part il y a mon nom, nulle part il y a ma signature », a déclaré François Wu sur RFI.
Un système de défense qui en déconcerte plus d’un au Gabon alors que l’homme, implanté de longue date dans le pays, est connu de tous comme un richissime homme d’affaires, disposant de solides relations dans les milieux de pouvoir (NDLR : le cliché illustrant cet article en témoigne d’ailleurs).
« Son système de défense est maladroit. Sans présager du fond du dossier, c’est comme s’il soutenait que le soleil ne se levait pas à l’est ou bien que la terre n’était pas ronde. Nier une évidence, un fait connu de tous, n’est pas la meilleure façon de gagner en crédibilité sur les autres pans de son dossier auprès des magistrats », explique un avocat, inscrit au Barreau de Libreville et de Paris. « Là, en tentant de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, il se tire une balle dans le pied », insiste-t-il.
Mis en cause dans les premières constatations de l’enquête ouverte début mai par le Procureur de la République suite à la disparition de 353 conteneurs de kevanzino placés sous main de Justice sur le Port d’Owendo, François Wu aurait très rapidement fui le pays. Pour les enquêteurs, son implication dans le Kevazingogate ne fait aucun doute.
Certains enquêteurs soupçonnent l’homme d’affaires chinois, toujours recherché par la Justice gabonaise, d’avoir bénéficié de complicités au sein de l’appareil judiciaire, qui l’auraient alerté d’un mandat d’arrêt lancé à son encontre. Ils craignent désormais que Monsieur Wu ne joue de ses relations dans les milieux politiques et diplomatiques en Chine pour échapper aux autorités gabonaises.
