Gabon : L’Union nationale en passe d’imploser à la veille de son congrès

Paul-Marie Gondjout rêve, avec l'appui de sa femme Chantal Myboto, de ravir la présidence de l'Union nationale © Facebook / Paul-Marie Gondjout

D’ici au 15 août prochain, l’Union nationale devrait avoir un nouveau président. Zacharie Myboto, son fondateur, va en effet passer la main à l’occasion d’un congrès, une première fois reporté. Pour l’UN, ce pourrait être le début de la fin.

Pour l’Union nationale, le congrès prévu d’ici au 15 août pourrait bien être le champ du cygne.

Le parti n’a jamais paru aussi divisé qu’aujourd’hui. Deux camps irréconciliables se font face désormais avec pour enjeu la succession du patriarche et fondateur du parti, Zacharie Myboto, âgé de 83 ans et, selon ses détracteurs, « plus du tout dans le coup ».

Celui-ci souhaiterait transmettre le témoin à son gendre, Paul-Marie Gondjout, actuel secrétaire exécutif adjoint du parti, époux de Chantal Myboto, fille aînée de Zacharie.

Mais face à ce trio, se dresse un autre camp, celui des « opposants de l’intérieur », regroupé autour de Paulette Missambo, qui fut ministre d’État chargé de la Santé sous Omar Bongo Ondimba. On y retrouve également le très ambitieux et égotique Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, candidat à la vice-présidence sur la liste de Missambo, mais aussi Eric Myboto, fils de Zacharie et patron d’une entreprise de BTP. Une jolie prise de guerre pour Paulette Missambo.

Entre les deux camps désormais, les échanges de noms d’oiseaux sont quotidiens. « Paul-Marie Gondjout est un parvenu dont le seul talent est d’avoir épousé Chantal », peste un haut-cadre de l’UN qui a pris fait et cause pour Paulette Missambo. « Paulette est la femme du passé. Elle appartient à la génération des Omar Bongo et consorts. Elle a fait son temps. Elle doit laisser la place à du sang neuf », rétorque un partisan de Paul-Marie Gondjout.

Ce denier était déjà candidat lors du dernier congrès de l’UN, en décembre dernier. Mais l’élection qui devait avoir lieu pour changer de président avait été annulée, « certains membres du bureau ayant réclamé un délai pour faire en sorte de présenter d’autres candidats et d’assainir les listes des congressistes votants », indique Jeune Afrique dans un article récent.

Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Rien n’est moins sûr. En attendant, le changement à la tête de l’UN pourrait bien signifier la fin du parti. Les deux camps sont aujourd’hui à couteaux tirés et les tensions sont telles qu’il semble impossible de les réconcilier.

Le prochain congrès de l’UN devait être celui de la succession. Il risque fort d’être celui de l’implosion.