Gabon : L’Union nationale commence à se vider de ses élus

Paulette Missambo présidente d'un parti en pleine décomposition © Facebook / PM

Par le biais d’une motion datée du 26 juillet, les élus de la Coordination communale de Moanda ont déclaré leur « soutien total » à Paul-Marie Gondjout qui, trois jours plus tôt, le 23 juillet, a créé l’Union nationale initiale (UNI), un courant qui a tous les atours d’un nouveau parti. Dans les prochains jours, d’autres coordinations devraient faire de même. 

Sale temps pour l’Union nationale de Paulette Missambo. Ou ce qu’il en reste.

Dans une motion déposée le 26 juillet, les huit élus de l’Union nationale (UN) de la Commune de Moanda ont apporté leur soutien à l’initiative de Paul-Marie Gondjout. L’ancien Secrétaire exécutif adjoint de l’UN qui a lancé, le 23 juillet dernier, l’Union nationale initiale (UNI), un courant « canal historique » qui a tous les atours d’un nouveau parti.

Ces élus estiment que « vu l’importance du sujet qui concerne tous ceux qui prônent l’alternance et le développement », ils ont décidé d’apporter leur soutien à Paul Marie Gondjout qui a décidé « de diriger la nouvelle entité (Union nationale initiale) en qualité de président » (voir document ci-dessous).

Cette initiative, prise en réponse aux critiques récurrentes visant l’actuelle présidente de l’UN, Paulette Missambo, accusée par les uns de « mollesse » et d’être une « marionnette dans les mains de son entourage » ; par les autres, de gérer le parti de manière « autocratique et clanique », a reçu un soutien de poids : celui du fondateur du parti, Zacharie Myboto dont le fief politique se trouve à… Moanda.

Pour qui sonne le glas ?

L’initiative de Paul-Marie Gondjout sonne-t-elle le glas de l’Union nationale tendance Missambo ? Beaucoup le pensent. L’ancienne ministre de l’Education et de la Santé d’Omar Bongo Ondimba n’a pas su rassembler le parti au lendemain de son élection étriquée (acquise avec une seule voix d’écart sur 642 bulletins), dont la régularité a aussitôt été contestée par les proches de Paul-Marie Gondjout, sans doute la personnalité la plus populaire au sein du parti auprès des élus de terrain et des militants.

Dans sa déclaration datée du 23 juillet dernier, la Coordination des élus de l’UN dénonçait le fait que « la présidente Paulette Missambo se comporte non pas en tant que chef de parti politique mais confond celui-ci avec un cabinet ministériel comme certains à l’époque s’érigeaient en cellules politiques de village ou de province en écartant systématiquement ceux qui y étaient opposés ». Incisifs, ils pointaient du doigt « son absence d’esprit d’ouverture, de dialogue et de concertation, contraire à son discours de rassemblement exprimé le 10 janvier 2022 à son QG ».

Pour ne rien arranger, la campagne d’adhésion lancée au premier semestre 2022 n’a, de l’aveu même de la nouvelle direction de l’UN, pas porté les fruits escomptés. « Notre nouvelle présidente a du mal à imprimer auprès de la base. Elle est perçue comme distante », reconnaissait l’un de ses proches en mai dernier.

La coordination de Moanda pourrait être l’arbre qui cache la forêt. Selon plusieurs sources, dans les prochains jours, d’autres coordinations devraient confirmer leur ralliement à POG. Pour ce dernier, la page est déjà tournée. Selon ses proches, il s’attèle déjà à la préparation de sa candidature à l’élection présidentielle de 2023.