Gabon : l’opposition radicale propage la rumeur selon laquelle le discours du 31 décembre ne serait pas prononcé par Ali Bongo mais par l’humoriste Omar Defunzu

L'humoriste gabonais Omar Defunzu Ongungué © DR

Après avoir vainement espéré qu’Ali Bongo ne prononcerait pas de discours de vœux le 31 décembre, des activistes proches de l’opposition gabonaise font courir le bruit selon lequel ce discours ne serait pas prononcé par le président lui-même mais par l’humoriste Omar Defunzu Ongungué, obligeant celui-ci à un démenti.

Le bruit courrait depuis quelque temps sur les réseaux sociaux. Omar Defunzu Ongungué ferait l’aller – retour entre Libreville et Rabat pour les uns, se rendraient régulièrement au Palais du Bord de mer pour les autres. L’objectif supposé ou, pour le dire plus justement, fantasmé ? L’humoriste s’exercerait durement à imiter la voix d’Ali Bongo en vue de prononcer à sa place le discours du 31 décembre. En échange, celui-ci empocherait la coquette somme de 35 millions de Francs CFA.

L’affaire, pour le moins grotesque, aurait de quoi faire sourire si Omar Defunzu n’était depuis l’objet d’un harcèlement, voire de menaces de la part d’une poignée d’activistes retranchés derrière l’anonymat. A telle enseigne que l’intéressé s’est cru obligé de faire un démenti.

« Je tiens à assurer que je ne suis mêlé ni de près, ni de loin à ces insanités et ces élucubrations qui sont relayés sur les réseaux sociaux », a-t-il déclaré, affirmant « ignorer les raisons qui peuvent avoir poussé certaines personnes à mener cette cabale » contre sa personne.

La prochaine rumeur : le sosie d’Ali Bongo dans les rues de Libreville

En réalité, les motivations de la poignée d’activistes à l’origine de cette « cabale » ne font que peu de doutes. « Au départ, les cercles proches de l’opposition radicale tablaient sur l’absence de discours le 31 décembre d’Ali Bongo. Ils en auraient alors tiré argument pour illustrer la thèse selon laquelle le président gabonais est empêché, incapable de diriger le pays », explique un professeur en science politique de l’UOB.

« Mais depuis qu’il est devenu certain que le chef de l’Etat prononcera bien ce discours, ces activistes proches de l’opposition radicale ont changé leur fusil d’épaule. Désormais, ils tentent d’accréditer l’idée selon laquelle ce ne serait pas le président qui prononcerait le discours du 31 décembre mais quelqu’un d’autres qui le feraient à sa place en plus prêtant sa voix », ajoute l’universitaire.

Et celui-ci de conclure non sans humour : « vous verrez, quand Ali Bongo sera rentré au Gabon, ces mêmes personnes vous diront que ça n’est pas lui qui parcoure les rues dans son 4×4 mais son sosie ! »