Gabon : L’opposant Jean Ping snobé par le secrétaire d’Etat français Jean-Baptiste Lemoine

Jean-Baptiste Lemoyne © DR

Le secrétaire d’État français auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères est arrivé à Libreville ce jeudi pour une visite de deux jours. Il s’agit de la première visite d’un membre du gouvernement français depuis l’élection présidentielle de 2016 au Gabon.

Malgré ses demandes insistantes, c’est une fin de non-recevoir qui lui a été opposé.

En apprenant la venue du secrétaire d’Etat français auprès du ministre des affaires étrangères et européennes, Jean Ping, l’ex-candidat unique de l’opposition lors de l’élection présidentielle de 2016, a multiplié les messages à l’attention du membre du gouvernement français, demandant prestement à être reçu.

Las, malgré son activisme, Jean Ping n’aura pas droit à « son » entretien avec M. Lemoyne. Un trophée qui lui aurait permis de rester dans le jeu politique en montrant qu’il n’est pas isolé sur la scène internationale. « On a pourtant fait des pieds et des mains », lâche dépité un de ses lieutenants.

Pour le patron de la CNR, qui a longtemps compté sur le soutien de la France dans son combat pour « la vérité des urnes », c’est un nouveau coup dur.

Il faut dire que, depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, la France a décidé de remettre à plat ses relations avec le Gabon, exécrables sous le mandat de François Hollande (2012-2017).

Paris compte beaucoup sur Libreville sur certains dossiers importants à ses yeux, à commencer par le climat sur lequel la diplomatie gabonaise est très active. La France sait, par ailleurs, qu’elle doit désormais jouer des coudes pour se faire une place au Gabon. En dix ans, les parts de marché des entreprises tricolores dans le pays ont été divisées par deux, passant de 50 % en 2009 à 28 % aujourd’hui.

Dans ces conditions, difficile pour Paris de prendre le risque de froisser les autorités gabonaises.