Gabon : L’implosion de l’UN met hors-jeu Paulette Missambo et les siens pour la présidentielle 2023

L'UN de Paulette Missambo écartée de la course pour être chef de file de l'opposition en 2023 © Facebook

Lundi 1er août, l’UN a radié 28 membres dont Paul-Marie Gondjout, très populaire chez les militants. Le 23 juillet, ce dernier avait annoncé la création de l’Union nationale initiale (UNI). Cette implosion emporte déjà une conséquence : la mise hors-jeu de Paulette Missambo et des siens pour la présidentielle de 2023.

L’Union nationale a mis ses menaces à exécution et entériné la scission en deux camps irréconciliables, celui de la présidente Paulette Missambo et celui de son ancien concurrent pour la tête du parti, Paul-Marie Gondjout, personnalité la plus populaire chez les militants.

Il y a une semaine, ce dernier avait annoncé la création d’un nouveau parti UNI en raison de la « gestion clanique et autocratique » de l’UN. Tout comme son épouse Chantal Myboto, Paul-Marie Gondjout fait partie, au même titre que 26 autres élus de l’UN, des personnes radiées.

Pour autant, l’histoire est loin d’avoir connu son épilogue. Aussitôt prononcée, la porte-parole de l’UNI, Reine Adiahenot Ndjondji, a rejeté cette sanction : « C’est un coup d’épée dans l’eau. Le rassemblement, nous l’avons attendu jusqu’à ce que les élus décident d’écrire à Mme Missambo mais le camp Missambo n’a jamais voulu travailler dans le rassemblement et là, nous allons à un nouveau défi, celui de 2023. Donc on ne peut pas permettre à un parti de s’asseoir sur ses lauriers alors qu’il y a des militants qui sont là, qui veulent travailler. »

Ensuite, d’autres coordinations d’élus, après celle du Haut-Ogooué et du Woleu-Ntem, devraient annoncer sous peu leur ralliement à l’UNI de Paul-Marie Gondjout.

« Comment prétendre faire l’union de l’opposition quand on est incapable de la faire dans son propre parti ? », se demande une figure de l’opposition

Pour l’UN, cette implosion ne sera pas sans conséquence. D’abord sur l’image du parti. « Laver son linge sale en famille, c’est la garantie d’être éclaboussé », explique un professeur en science politique de l’UOB. Ensuite, sur le plan électoral. L’UN espérait succéder à la CNR de Jean Ping comme chef de file de l’opposition. Mais, comme fait mine de s’interroger l’une de ses grandes figures, « comment prétendre faire l’union de l’opposition quand on est incapable de la faire dans son propre parti ? »

Si beaucoup d’incertitudes planent désormais sur l’avenir du parti, une chose est d’ores et déjà acquise : Paulette Missambo et les siens sont définitivement écartés de la course pour être chef de file de l’opposition en 2023, date prévue pour l’élection présidentielle, en lieu et place de Jean Ping et de sa CNR.