Gabon : l’exécution budgétaire, l’autre grand défi du nouveau premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé

Le chef du gouvernement gabonais lors du premier comité interministériel le 22 janvier 2019 © DR

Le sujet est technique en apparence mais il est fondamental. Et ce sera l’une des priorités du nouveau chef de gouvernement comme il l’a rappelé lors du premier comité interministériel qui a eu lieu mardi. 

Un sujet technique mais pour autant fondamental. L’exécution budgétaire consiste, d’une part, en la perception des impôts et d’autres types de recettes fixés au budget, et, d’autre part, en la réalisation des dépenses autorisées par le Parlement par l’approbation du budget général des dépenses.

En clair, les impôts doivent être perçus et les dépenses exposées conformément à ce qui est prévu dans la Loi de finances tant en ce qui concerne leurs montants que les délais. Et plus on s’approche des 100 % en termes de levée d’impôts et de dépenses réalisées telles que prévues dans le budget et plus on parle d’efficacité budgétaire.

L’efficacité budgétaire, justement, sera l’un des grands objectifs du nouveau premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé. Celui-ci l’a indiqué à son gouvernement mardi à l’occasion de la première réunion du comité interministériel regroupant l’ensemble des ministres.

A juste titre. Lors de son discours de passation de charges au président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, la patronne du Sénat, Lucie Milebou n’avait pas manqué de relever les insuffisances en la matière du précédent gouvernement dirigé par Emmanuel Issoze Ngondet. « Nous avons été confrontés aux problèmes causés par le non-respect, par le gouvernement, des dispositions légales en matière d’exécution du budget des deux chambres du Parlement », avait regretté la présidente de la Haute chambre le 16 janvier dernier.

Pour cet économiste réputé de la place, le nouveau premier ministre a raison de mettre l’accent sur l’exécution budgétaire, quant bien même il ne s’agit pas d’un sujet grand public. « C’est en effet un gage d’efficacité mais aussi de crédibilité de la parole publique. Au Gabon comme ailleurs, la loi de Finances ne saurait être un recueil de promesses non tenues mais d’intentions ayant vocation à être effectivement réalisées », explique-t-il. « Çà n’est donc pas un sujet mineur. C’est même l’une des mesures de l’efficacité de l’action publique », insiste-t-il.