Gabon : L’ex-ministre Justin Ndoundangoye a-t-il tenté de fuir au Congo ?

L'ex-ministre des Transports et des Travaux publics, Justin Ndoundangoye @ DR

Alors qu’il s’apprêtait à décoller de l’aéroport de Port-Gentil en direction de Pointe-Noire au Congo voisin ce samedi dans l’après-midi, le jet dans lequel se trouvait l’ex-ministre des Transports et des Travaux publics a été prié de couper les gaz. Celui-ci a aussitôt été débarqué de l’appareil. Ce soir, sur sa page Facebook, l’ex-membre du gouvernement, limogé le 7 novembre dernier, s’est expliqué sur cet incident.

Ce samedi après-midi, Justin Ndoundangoye a-t-il tenté de « fuir » le Gabon ? C’est la question que beaucoup se posent alors que l’appareil de la compagnie Equaflight, dans lequel se trouvait l’ex-super ministre des Transports, des Travaux publics, des Infrastructures et de l’Equipement a été maintenu au sol au moment où il s’apprêtait à quitter le tarmac à destination de Brazzaville au Congo voisin.

Dans une vidéo rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, on voit l’ex-ministre être débarqué du jet dans lequel il se trouvait suite à l’intervention de plusieurs agents dont La Libreville n’a pu à cette heure confirmer le service auquel ils sont rattachés.

« La police nous demander de stopper l’avion de la compagnie aérienne congolaise Equaflight qui avait déjà allumé ses moteurs et s’apprêtait à décoller. Nous avons aussitôt averti le contrôleur aérien qui a donné l’ordre à l’appareil de revenir en direction du hangar. Puis, on a vu des agents monter à bord puis redescendre une minute plus tard, entourant l’ex-ministre Justin Ndoundangoye », a expliqué à La Libreville un agent en poste à ce moment-là dans la tour de contrôle de l’aéroport international Ali Bongo Ondimba de Port-Gentil.

Reste que le mode opératoire singulier, de même que certains éléments laissent à penser que cette action s’inscrit dans le cadre de l’opération anti-corruption lancée au Gabon il y a près d’un mois et qui a donné lieu cette seule semaine à l’interpellation de trois ex-ministres (Noël Mboumba, Tony Ondo Mba et Brice Laccruche Alihanga).

« Cela donne l’impression qu’il a voulu quitter le pays en catimini »

A l’instar de l’ensemble des personnes visées dans le cadre de ce coup de filet d’une ampleur inédite, Justin Ndoundangoye est un proche de l’ex-directeur de cabinet. Écarté du gouvernement le 7 novembre dernier, il avait récupéré quatre jours plus tard, lundi 11 novembre, son écharpe de député remportée lors des élections législatives d’octobre 2028 dans le deuxième arrondissement de la commune de Franceville.

Joint par téléphone, un proche de M. Ndoundangoye se dit surpris. « Nous sommes les premiers à être abasourdis par ce qui vient de se passer. Cela donne l’impression que Justin (Ndoundangoye) a voulu quitter le pays en catimini. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne peux rien dire de plus pour l’instant », nous a confié, dépitée, cette personne originaire du Haut-Ogooué dont la voix trahissait une certaine fébrilité.

Nouveau rebondissement ce soir, l’ex-ministre a tenu à donner de ses nouvelles sur sa page Facebook et livrer sa part d’explication. « Je tiens à rassurer les uns et les autres que je vais bien et que je suis à Libreville. Je reconnais cet incident malheureux et regrettable qui s’est produit à Port-Gentil », a écrit l’intéressé, ajoutant qu’ « arrivé à Libreville, des individus non identifiés se sont présentés à moi avec le nom du Procureur pour me faire décharger une convocation à une heure depassée soit 19h00. J’ai demandé qu’ils se rapprochent de mes avocats : Me Maguisset et Okoulou Ondo. Je tiens à souligner que mon départ sur Port-gentil a été transparent tout comme celui de Pointe-noire en termes de formalités police et autres déclarations », a conclu M. Ndoundangoye. Affaire à suivre.