
Ce vendredi, dans son allocution radio-télévisée, le chef de l’Etat gabonais a annoncé la mise en place d’un confinement. Mais celui-ci n’est pas total comme l’a souligné son porte-parole, Jessye Ella Ekogha. En voici le périmètre.
« Par mesure de précaution, j’ai instruit le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, de prendre toutes les mesures pour un confinement du grand Libreville dans les prochains jours, afin de freiner la propagation du Covid-19 sur le territoire national », a déclaré ce vendredi le président gabonais.
Quelques minutes plus tard, sur Twitter, son porte-parole, en a précisé les contours. Le confinement du Grand Libreville est par rapport au reste du pays. « Il ne s’agit pas d’un confinement total avec interdiction de circuler dans la zone », a expliqué Jessye Ella Ekogha qui a par ailleurs fait, à l’issue du discours du président, un Facebook live dans lequel il a expliqué une à une, avec force pédagogie, les nombreuses mesures annoncées.
Il s’agit donc de Libreville elle-même et des trois communes limitrophes : Akanda, Owendo et Ntoum.
Une mesure qui a prouvé son efficacité
Pour rappel, dans l’attente d’un traitement ou d’un vaccin, le confinement reste la mesure la plus efficace pour ralentir la circulation du Covid-19 et ainsi limiter le nombre de personnes infectées.
Cependant, il ne sert à rien de mettre en place un confinement total (sur l’ensemble du territoire) à partir du moment où la circulation du virus est inégale. C’est le cas au Gabon où les patients infectés sont localisés dans leur écrasante majorité à Libreville. D’où la décision de seulement confiner le grand Libreville pour éviter la dissémination ailleurs dans le pays. Dans le cas inverse (choix d’un confinement total), les inconvénients d’une telle mesure (du fait de son impact sur l’économie notamment) outrepasseraient de loin ses avantages (sur le plan sanitaire).
Pour le reste, le Gabon a mis en place depuis près d’un mois un process bien rôder. Dès qu’un cas apparaît, il est aussitôt pris en charge par les autorités sanitaires et les personnes avec lesquelles celui-ci a été en contact sont tracées et placées en quatorzaine.
Une méthode efficace qui a permis à ce jour de freiner la cinétique de l’épidémie, c’est à dire son dynamisme, le pays comptant à ce jour 21 cas positifs pour un seul décès.
Par surcroît, les autorités ont décidé hier de mettre en oeuvre un dépistage généralisé, ce qui devrait renforcer encore la lutte contre ce coronavirus, particulièrement contagieux, comme l’ont montré les exemples asiatiques et, plus tardivement, européens.
D’une manière générale, dans la riposte face au Covid-19, le Gabon est considéré comme exemplaire sur le continent africain. Des mesures ont été prises très tôt sur le plan sanitaire et progressivement renforcées, mais également sur le plan social et économique pour limiter l’impact de la crise sur les populations et les entreprises.