Gabon : Les députés RV et SDG ont tous voté en faveur de la levée de l’immunité de Justin Ndoundangoye

Les partisans du RV lors d'un rassemblement (archives) © DR

Alors que certains prédisait un bras de fer avec le parti au pouvoir suite au lancement de l’opération anti-corruption dans laquelle plusieurs de ses responsables sont mis en cause, ces deux partis satellites du PDG, créés à la veille des élections générales d’octobre 2018, se sont sans coup férir ralliés comme un seul homme à Ali Bongo Ondimba. 

Il n’y a a désormais plus de doute. Dans le cadre de l’opération anti-corruption lancée début novembre au Gabon, le Rassemblement pour la restauration des valeurs (RV) et les Sociaux-démocrates gabonais (SDG) ont choisi leur camp.

Alors que plusieurs de leurs membres sont visés par cette enquête d’une ampleur inédite, jusqu’au président même du RV, l’ex-ministre de l’Energie et de l’Eau, Tony Ondo Mba, actuellement en détention provisoire à la prison centrale de Libreville, ces deux formations n’ont cessé ces dernières semaines de manifester, explicitement ou implicitement, leur soutien à Ali Bongo Ondimba, l’initiateur de cette opération anti-corruption.

La semaine dernière, alors que Tony Ondo Mba venait il y a quelques jours à peine d’être placé sous les verrous, Wilfried Jimmy Moukoumi, le vice-président du RV, a chaleureusement félicité Ali Bongo Ondimba et ses homologues pour avoir adopté à l’unanimité d’importantes réformes institutionnelles pour la CEEAC.

« Le Rassemblement pour la restauration des valeurs, parti politique membre de la majorité présidentielle, félicite le numéro un gabonais et l’ensemble de ses homologues de ce que, à l’issue des travaux, les dites reformes aient été adoptées de manière collégiale et à l’unanimité  des Chefs d’Etats de et des gouvernements de la CEEAC », indiquait un communiqué du parti. Un message perçu à l’époque comme un soutien politique direct à au chef de l’Etat gabonais.

« Comme toujours, les petits affluents rejoignent les grands fleuves »

Ce jeudi 26 décembre, une nouvelle preuve de l’ancrage du RV et du SDG au sein de la majorité allait être administrée. Sur la quinzaine de députés de ces deux formations présents lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale au cours de laquelle celle-ci était invitée à se prononcer sur la levée de l’immunité parlementaire de l’ex-ministre Justin Ndoundangoye, redevenu député (PDG) du deuxième arrondissement de la commune de Franceville, aucun ne s’est défilé. Tous ont voté en faveur de cette mesure.

Pour ce professeur en science politique de l’Université Omar Bongo de Libreville, « c’est un fait politique majeur. Beaucoup prédisaient un bras de fer entre les députés RV et SDG d’une part, et les députés PDG d’autre part. Or, il n’en a rien été », explique-t-il. « La majorité présidentielle est trop forte et l’opposition trop faible. Les mises en cause de certains de leurs membres dans le cadre de l’opération anti-corruption n’auront donc pesé d’aucun poids. Comme toujours, les petits affluents rejoignent les grands fleuves », conclut l’universitaire avec un sens consommé de la formule.