Gabon : Les appels à la régulation des réseaux sociaux se multiplient

Les réseaux sociaux sont de plus en plus pointés du doigt pour leurs dérives © DR

Ce vendredi 14 février, le Collectif 240120 a organisé une conférence-débat sur l’usage des réseaux sociaux. Face à leurs dérives de plus en plus inquiétantes, la plateforme entend proposer au Parlement une réflexion pour mieux les réguler et inciter leurs utilisateurs à en faire un usage plus responsable.

Le 24 janvier dernier, des émeutes avaient éclaté dans la capitale gabonaise à cause de rumeurs diffusée sur les réseaux sociaux sur de prétendus enlèvements d’enfants. Deux innocents avaient alors perdu la vie, lynchée par une foule ivre à force d’avoir été abreuvée par les fake news.

Face à cette situation qui porte atteinte au vivre-ensemble, le collectif 240120 a organisé ce vendredi 14 février une « Saint-Valentin citoyenne » autour du thème central : « Les réseaux sociaux : agir pour une utilisation responsable » et du sous-thème « Qu’on aime ou qu’on n’aime pas les réseaux sociaux, il faut vivre avec ».

C’est lors de ces débats que Ziza Sandrine Itou-Y-Maganga, l’une des responsables du Collectif 240120, a annoncé que la plateforme a lancé une réflexion en vue d’élaborer un texte qui sera déposé à l’Assemblée nationale pour réguler l’usage des réseaux sociaux au Gabon.

Une initiative qui rappelle celle du CLR, parti politique centriste, qui avait fait part fin janvier de sa volonté de présenter, lui aussi, un texte au Parlement visant à réguler les réseaux sociaux en proie à une dérive de plus en plus inquiétante. Injures, diffamations, pratiques de harcèlement, fausses informations, favorisées par l’anonymat et le sentiment d’impunité qui en découle, y règnent en maître au point de représenter une menace pour l’ordre public mais aussi pour la démocratie.

Tous les pays sont concernés. Ce vendredi, en France, le candidat du parti du président Emmanuel Macron, candidat à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux, a été contraint de démissionner en raison de sextapes (vidéos à caractère sexuel) diffusées sur les réseaux sociaux. En réaction, nombreuses ont été les voix à s’élever pour mettre un terme à cette nouvelle forme de tyrannie. L’heure de la prise de conscience, qui sonne aussi la fin d’un certain angélisme, est, espérons-le, enfin arrivée.