Gabon : Le PDG sanctionne 25 de ses hauts cadres dont Julien Nkoghe Bekalé, Léandre Nzué, Pacôme Moubelet, Malika Bongo et Karine Arissani

Le président de la Commission de discipline du PDG, Cyriaque Mvourandjiami © DR

Ce samedi 1er août, à l’occasion d’un point de presse, le président de la Commission permanente de discipline du Parti démocratique gabonais, Cyriaque Mvourandjiami, a rendu publique la liste de 25 cadres du parti sanctionnés pour indiscipline.  

Toute organisation ne peut se départir, pour fonctionner, d’un respect par ses membres de la discipline. C’est le cas notamment des partis politiques.

De ce point de vue, dans les rangs du Parti démocratique gabonais (PDG), le vote récent de la loi sur le nouveau Code pénal a laissé un goût amer. Sa disposition sur la dépénalisation de l’homosexualité (retrait de l’alinéa 5 de l’article 402) en particulier a été contestée dans ses rangs, en dépit des consignes données par la direction du parti. Résultat : le texte n’a été adopté qu’à une majorité rabotée : 48 voix pour et 24 contre à l’Assemblée nationale le 25 juin ; 59 voix pour et 17 contre, 4 abstentions et 3 bulletins nuls au Sénat le 29 juin.

Un mois plus tard, les sanctions sont tombées. Et elles sont spectaculaires d’une part en raison du nombre de personnes sanctionnées (25 au total) et, d’autre part, du fait de l’identité des sanctionnés (des cadres de tout premiers plans, qu’il soit députés, sénateurs et même premier ministre).

Aux députés et sénateurs, la Commission de discipline du PDG reproche d’avoir voté contre ou de s’être abstenu lors du vote sur la loi portant nouveau Code pénal. Un avertissement a été adressé à Alain Simplice Boungoueres, Guy Bertrand Mapangou, Régis Immongault, Blaise Louembe, Martin Fidèle Magnaga, Idriss Ngari, Flavien Nziengui Nzoundou, Josué Mbadinga, Charles Otando, Albert Richard Royembo, Alphonse Nziengui, Malika Bongo Ondimba, Irène Lissenguet épouse Lindzondzo, Jean Bosco Ndjeunga, David Ella Mintsa, Romain Mikanga Semba, Pacôme Moubelet Moubeya (nommé le 17 juillet dernier ministre des Affaires étrangères), Barnabé Indoumou Mamboungou, Severin Ndong Ekomie, Louis Elvis Engozogo, Léonard Andjembe et Philibert Ngayipe.

Ont été également sanctionnés Martin Mabala (membre du Bureau Politique), Raphaël Mangouala (membre du Conseil Consultatif des Sages) et Julien Nkoghe Bekalé (membre du Comité Permanent du Bureau Politique). A l’ex-premier ministre, il est reproché d’avoir trop mollement défendu le texte et d’avoir géré approximativement le processus devant conduire à son adoption. Celui-ci n’avait pas, en particulier, initié de concertation préalable au sein du groupe parlementaire ni fait l’effort de vulgariser la reforme auprès de l’opinion.

Autre personnalité sanctionnée : Léandre Nzue. Rien à voir toutefois avec le nouveau Code pénal. Le maire de Libreville se voit reproché ses propos controversés lors d’un point de presse en juin dernier lors duquel il avait assumé l’existence de pratiques clientélistes au bénéfice, avait-il assuré, de l’actuel président. Des propos vigoureusement démentis par le Palais du Bord de mer.

Enfin, Karine Arissani, personnage haut-en-couleur, est elle aussi sanctionnée. C’est même elle qui écope de la sanction la plus lourde. La cheffe des Soldats têtus a été radiée de la Chancellerie des ordres du Parti pour, notamment, collusion avec un activiste et activité récurrente et intempestive sur les réseaux sociaux.