Gabon : Le directeur de cabinet adjoint de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou remercié pour manquement à son devoir de réserve et défaut de loyauté

Le président de l'Union et Solidarité et ministre de l'Enseignement supérieur, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou © DR

Le président d’Union et Solidarité (US), qui est aussi le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, s’est séparé lundi 23 septembre de Franky Meba Ondo, son directeur de cabinet adjoint au parti.

Ce dernier avait en effet pris la liberté d’adresser une lettre ouverte au président de la République, exigeant la preuve administrative qui justifierait le caractère républicain de la tournée en province de Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba.

Déplacée sur le fond, cette initiative est d’autant moins compréhensible qu’elle relève d’une initiative purement personnelle. « Personne ne lui a demandé quoi que ce soit », jure un haut-cadre du parti.

En effet, à son poste de directeur de cabinet adjoint de l’US, Franky Meba Ondo est dans une fonction non pas politique mais purement administrative. Il est soumis à un devoir de réserve et à une loyauté absolue. Or, « en l’espèce, il a foulé au pied ces deux principes », peste un proche de Moukagni-Iwangou.

Ce 23 septembre, l’intéressé a donc reçu sa lettre de démission signée du président de l’US en personne. « Membre d’un cabinet ministériel, avec pour servitudes et charges, d’instruire les affaires annotées par mes soins et à vous transmises, vous êtes tenus par un devoir de réserve vis-à-vis des pouvoirs publics », précise la missive.

Pour ce professeur en science politique de l’Université Omar Bongo de Libreville, cette décision, qui ne constitue pas, loin de là, un précédent, relève du fonctionnement normal d’un cabinet d’un parti politique. « Par le passé, plusieurs décisions du même acabit, tant du côté de la majorité que de l’opposition, ont été prises. Cela relève du fonctionnement normal d’un cabinet, qu’il soit ministériel ou partisan (…) Dans cette affaire, l’intéressé a, à l’évidence, outrepassé ses prérogatives. Ne pas le sanctionner aurait été encourager l’indiscipline alors que ce type de cabinet, très hiérarchisé, repose sur un respect très strict des règles de fonctionnement », explique l’universitaire. « Sinon, c’est la porte ouverte à l’hallali », avertit-il.