Prévu pour se tenir le 12 ou le 17 décembre prochain, le Congrès du Parti démocratique gabonais du président Ali Bongo Ondimba est « reporté sine die ». Compte tenu du risque élevé d’aggravation de la situation sanitaire dû à la propagation rapide, partout dans le monde, du variant sud-africain, baptisé Omicron, il est « impensable de maintenir cet événement à la date initiale », indique la direction du parti.
« C’est autant pour des raisons sanitaire qu’exemplarité », a confié à La Libreville l’un des vice-présidents du parti. « On ne peut dire, d’un côté, qu’il faut tout faire pour lutter contre l’épidémie et, de l’autre, ne pas tirer les conséquences de l’évolution récente de la pandémie. C’est une question de responsabilité », complète-t-il.
Dévoilé le 24 novembre par une équipe de l’Institut de recherche de Krisp en Afrique du Sud, le variant B.1.1.529, dit Omicron , inquiète le monde entier depuis quelques jours. Ce nouveau variant présente un nombre « extrêmement élevé » de mutations : pas moins d’une trentaine, contre deux seulement pour le variant Delta.
Ce matin, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a relevé son niveau d’alerte. Elle estime que ce nouveau variant présente un « risque très élevé à l’échelle mondiale » alors que vendredi encore, elle l’avait simplement qualifié de « préoccupant ». Cette appréciation a, semble-t-il, été déterminante dans la décision du PDG de reporter son Congrès.
A cela s’ajoute le fait qu’au Gabon les rassemblements ne peuvent se tenir qu’à certaines conditions très strictes (limitation du nombre de personnes, respect des gestes barrières, etc.). Selon la loi, ceux-ci seront désormais autorisés, sous certaines conditions, à partir du 15 décembre. Or, face à la dégradation probable de la situation sanitaire, il est probable que ces conditions soient « à nouveau durcies », comme l’explique un membre du cabinet du ministre de la Santé qui craint une nouvelle vague de contaminations « dans les semaines, et même les jours à venir ».
Partout dans le monde, les Etats ont pris des dispositions drastiques pour retarder l’apparition du variant micron sur leurs territoires. C’est le cas de la Chine et du Japon qui ont fermé leurs frontières, ou encore de l’Union européenne qui a interdit l’arrivée sur leur sol de personnes en provenance de sept pays d’Afrique australe.