Gabon : L’avocat Jean Paul Moumbembé reconnait avoir menti au sujet d’une plainte prétendument déposée contre lui par Noureddin Bongo Valentin

L'avocat Me Jean Paul Moumbembé a reconnu avoir menti au sujet d'une supposée plainte déposée contre lui par Noureddin Bongo Valentin © DR

Alors qu’il avait affirmé lundi que le coordinateur général des Affaires présidentielles avait déposé plainte contre lui pour dénonciation calomnieuse, l’avocat, connue pour son opposition au pouvoir, a déclaré ce mercredi qu’il n’en était rien, reconnaissant ainsi ne pas avoir dit la vérité. Mais pour beaucoup, ses mensonges dans cette histoire pourraient ne pas s’arrêter là.

Me Jean Paul Moumbembé a-t-il partiellement ou totalement menti dans l’affaire de sa vraie-fausse convocation à la DGR ? C’est la question qui agite ces dernières heures le microcosme juridico-médiatique gabonais.

Ce lundi sur les coups de 11 heures, en pleine audience au tribunal de Libreville pour Bertrand Zibi, dont il assure la défense, Me Moumbembé dit avoir reçu deux coups de fil de la DGR, le convoquant verbalement au camp Roux suite à une plainte pour dénonciation calomnieuse.

Aussitôt, l’intéressé, très proche de l’opposition gabonaise, croit savoir qu’il s’agirait d’une plainte dans le cadre de l’affaire opposant les quatre syndicalistes (Georges Mpaga, Marcel Libama, Ghislain Malanda et Jean-Rémy Yama) au coordonnateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin, devenue la cible privilégiée des activistes et opposants de tout poil.

Ce mercredi, Me Jean Paul Moumbembé est totalement revenu sur ses déclarations. « Après vérification faite ce mercredi 26 février 2020, auprès du Parquet de la République près le tribunal de Libreville, il m’a été confirmé que monsieur Noureddin Bongo Valentin n’a déposé contre moi aucune plainte, notamment pour dénonciation calomnieuse », a reconnu bon gré mal gré l’avocat reconnaissant ainsi avoir menti lundi.

Pour beaucoup toutefois, là ne serait pas son seul mensonge. La convocation dont la robe noire dit avoir été l’objet ce lundi par la DGR leur parait en effet hautement improbable. D’autant qu’aucune preuve matérielle, ni aucun témoignage, si ce n’est celui de l’intéressé, n’en atteste la réalité et que la façon dont les choses se seraient passées parait pour le moins étonnante. Me Moumbembé dit en effet avoir reçu deux coups de téléphone ce lundi en pleine audience au cours de l’affaire Zibi.

Mais comme l’analyse une source judiciaire, « imagine-t-on cet avocat décrocher à ce moment-là son téléphone pour savoir que c’est la DGR qui est au bout du fil ? Non, évidemment. Dès lors, pour savoir qu’il s’agit bien de la DGR, il doit être en possession de messages sur son répondeur. En ce cas, pourquoi ne les reproduit-il pas pour appuyer ses affirmations ? », s’interroge, circonspecte, cette source qui trouve cette histoire peu crédible. Il est manifestement loin d’être le seul.