Gabon : la large victoire du camp présidentiel aux élections valide la cure de renouvellement imposée au PDG

Ali Bongo Ondimba, le président gabonais, et son directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga © DR

C’est un raz-de-marée pédégiste qui a déferlé sur le Gabon ce samedi 6 octobre à l’occasion des élections législatives (1er tour) et locales. Selon les estimations, le parti au pouvoir remporterait d’ores et déjà 90 sièges sur 143 aux élections législatives, alors même que le second tour n’a pas encore eu lieu. Un résultat qui doit beaucoup à Brice Laccruche Alihanga, le plus proche collaborateur du chef de l’Etat gabonais. 

Celui qui a été nommé directeur de cabinet du président du PDG, Ali Bongo Ondimba, en novembre dernier, après l’avoir déjà été, fin août 2017, à la présidence de la République, a entrepris un renouvellement sans précédent de ce parti qui a fêté cette année ses 50 ans.

Cette « régénération » en langage pédégiste a concerné tout à la fois les instances dirigeantes du parti, son logiciel programmatique, les candidatures aux scrutins d’octobre (avec un taux de 65 % de nouveaux candidats aux législatives et de 82 % aux locales), etc. Même la campagne électorale, a été marquée par la touche de celui que ses proches surnomment « BLA ». C’est lui qui a imposé notamment l »exigence de proximité à l’ensemble des candidats du PDG, qui ont dû multiplier les causeries ou les porte-à-porte dans leur circonscription.

Les rangs du PDG purgés

Cette politique de renouvellement au forceps du PDG s’est heurté dès le départ aux résistances des vieux barons du régime qui ont tenté de lui mener la vie dure, endossant à chaque occasion le rôle de Cassandres. Mais la très large victoire du PDG ce 6 octobre à l’occasion des élections locales et du premier tour des législatives en scelle définitivement une autre : celle de Brice Laccruche Alihanga sur les vieux barons. Au sein du PDG, les Modernes ont définitivement pris le pas sur les Anciens.

Non content d’avoir purgé les rangs du PDG, la campagne pilotée par Brice Laccruche Alihanga, en tandem avec l’un de ses lieutenants Patrichi Tanasa, l’ADG de la Gabon Oil Company, réputé pour ses qualités d’organisateur, a également douché les espoirs de l’opposition.

L’opposition laminée

Les scrutins du 6 octobre ont fait perdre à de nombreux cadors de l’opposition une bonne partie de leurs ambitions. C’est le cas notamment de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi qui lorgnait le leadership de l’opposition (via la présidence de son groupe à l’assemblée nationale) ou de Guy Nzouba Ndama, l’ancien titulaire du perchoir à l’assemblée nationale, battu dans la province de l’Ogooué-Lolo par un cacique du PDG, Jean Massima. Autre poids lourd a avoir subi un revers, Alexandre Barro Chambrier. Le président du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), présenté comme le successeur de Jean Ping, est poussé à un second tour dans le 4ème arrondissement de Libreville par un tout jeune candidat, Pierre Severin Ndong Ekomie.