Gabon : l’appel de Jean Ping à Jean-Rémy Yama pour demander le maintien de la marche noire de Dynamique Unitaire

Jean Ping lors de son meeting du samedi 15 décembre 2018 © DR

Après avoir longuement hésité, la confédération syndicale a finalement maintenu l’organisation de sa marche noire ce mardi à Libreville pour exiger l’annulation des mesures « d’austérité » mais aussi le respect de l’article 13 de la Constitution. L’appel hier de Jean Ping à Jean-Rémy Yama, dont il est proche, aura été décisif. 

Compte tenu de l’échec de la mobilisation la semaine dernière (DU avait appelé à trois jours de grèves, un mouvement très peu suivi), les dirigeants de la confédération syndicale ont tout d’abord envisagé d’annuler toute protestation avant la fin de l’année. « Une pause est nécessaire pour faire le point et sans doute revoir notre stratégie », nous confiait vendredi l’un des dirigeants de Dynamique Unitaire.

Mais lundi en fin de journée, la décision est finalement prise de maintenir l’organisation de la marche noire prévue ce mardi à Libreville (lire notre article à ce sujet).

Pourquoi un tel revirement ? C’est un appel de l’opposant Jean Ping lundi 17 décembre à Jean-Rémy Yama qui a permis d’emporter la décision. « Le président [Ping] l’a convaincu de maintenir la marche », confirme l’un des lieutenants de l’opposant.

« Mélange des genres malsain entre syndicalisme et activité politique »

M. Ping ne s’en cache d’ailleurs pas. Dimanche, pour tenter de mettre un peu plus la pression sur DU, il avait appelé publiquement ses militants à se joindre à la marche de Dynamique Unitaire. « Conformément à notre esprit de détermination et à notre engagement, j’invite tous les citoyens à répondre massivement à l’appel de Dynamique Unitaire pour la marche pacifique du 18/12/18 Nous devons mener des actions citoyennes et patriotiques pour la libération du Gabon ». Un message on-ne-peut-plus explicite posté sur son compte Twitter mais qui a eu tendance à crisper un peu plus la base de DU qui dénonce depuis plusieurs mois un « mélange des genres malsain » entre syndicalisme et activité politique.

Jean Ping, qui vient d’appeler les Gabonais, à se révolter dans la rue contre le régime du président Ali Bongo a en effet besoin de relais pour tenter de créer un mouvement populaire.

Mais pas sûr que le succès soit au rendez-vous. Samedi dernier, lors de son meeting, l’opposant n’est parvenu à réunir que 350 à 400 de ses militants. Insuffisant pour faire masse. Dynamique Unitaire, sur lequel il compte s’appuyer pour prolonger son appel, n’est pas mieux logée. Comme indiqué plus haut, les trois jours de grève décrétés par la confédération syndicale la semaine dernière ont été un flop en termes de mobilisation.