Gabon : Landry Washington libéré dans le cadre de la nouvelle politique pénale

L’activiste Landry Amiang Washington était détenu depuis 2016 à la prison centrale de Libreville © DR

Ce lundi 6 janvier, la Cour d’appel de Libreville a ordonné la mise en liberté d’office de Landry Amiang Washington. Celui-ci devra toutefois comparaître le 13 janvier 2020 pour outrage au chef de l’Etat, révolte populaire et escroquerie. Toutefois, c’est libre qu’il comparaîtra.

Poursuivi pour outrage au chef de l’Etat, révolte populaire et escroquerie, Landry Amiang Washington avait été condamné en première instance à trois ans de prison et un million de francs CFA d’amende, le 5 avril dernier.

Cette peine étant couverte par la durée de son placement en détention préventive (depuis juillet 2016), l’activiste devait, selon les plaidoiries de ses avocats, être libéré depuis le mois de juillet dernier, conformément à l’article 400 du Code procédure pénale, avant d’être jugé en appel.

C’est donc libre que Landry Washington comparaîtra le 13 janvier prochain lors de son procès en appel.

Climat favorable 

Réclamée de longue date par l’opposition et les activistes, cette décision intervient alors que Libreville a fait du respect du droit et de son corollaire, la lutte contre l’impunité l’une de ses priorités. Fin novembre, une partie des services de justice et de police a été remaniée et une nouvelle politique pénale définie. Au même moment, une vaste opération anti-corruption a été lancée qui a conduit au placement en détention préventive de vingt ex-hauts responsables publics. Fin décembre, le puissant homme d’affaires Alexis Ndouna a été arrêté à Brazzaville et extradé à Libreville sur fond de soupçons de viol sur mineur. Entre temps, un nouveau ministre de la Justice, Garde des Sceaux a été nommé en la personne de Erlyne Antonella Ndembet-Damas. Magistrate de formation, elle est réputée être l’une des meilleures techniciennes du droit au Gabon.

Un juge gabonais résume en ces termes le climat qui règne désormais à Libreville : « fin novembre, il nous a été demandé, à nous magistrats, d’appliquer plus rigoureusement le droit. Personne ne doit être au-dessus des lois. Mais personne ne doit être en dessous n’ont plus. » Démonstration en a été faite ce jour par la Cour d’appel de Libreville dans l’affaire Landry Amiang Washington, quarante-huit heures seulement après qu’un autre activiste, David Pandjo Ngoma, mis en examen par un tribunal de Port-Gentil, ait bénéficié d’une mesure de placement en liberté provisoire.