Gabon : l’affaire du faux kidnapping du coordonnateur du RHM à Port-Gentil qui rend furieux et embarrasse Barro Chambrier

Bouangas Issani, coordonnateur du RHM à Port-Gentil, a voulu faire croire à un faux-enlèvement. Une affaire qui embarrasse le président du parti, Alexandre Barro Chambrier © DR

Yves Bouangas Issani avait disparu le 21 septembre dernier avant de réapparaître quatre jours plus tard, affirmant qu’il avait été kidnappé. Sa version a rapidement été contredite par les enquêteurs. Cette mise en scène visait en réalité à justifier le détournement du budget de la cérémonie de présentation des candidats du RHM et de l’UN. Aujourd’hui, le président du RHM, Alexandre Barro Chambrier, en subit le contrecoup. Ses lieutenants avaient laissé sous-entendre que le pouvoir était à l’origine de ce qui se relèvera être un faux enlèvement. 

En pleine campagne électorale pour les élections législatives et locales au Gabon, l’affaire tombe mal pour Alexandre Barro Chambrier. Elle jette un sérieux discrédit sur son parti au moment où celui-ci espère faire un bon score aux élections afin de ravir le leadership de l’opposition à Jean Ping, actuellement sur le reculoir.

Le 21 septembre dernier, à 21 heures, Bouangas Issani, coordonnateur du RHM à Port-Gentil sort d’une réunion au QG provincial du parti dans le 4ème arrondissement de Port-Gentil. Il ne réapparaît que quatre jours plus tard, le 25 septembre, en début de soirée. L’intéressé prétend avoir été victime d’un kidnapping. Mais il ne faudra que quelques heures aux enquêteurs, qui accumulent les preuves et les témoignages les plus accablants, pour découvrir le pot-aux-roses.

En réalité, Bouangas Issani avait détourné à son profit et dilapidé le budget qui lui avait été confié pour l’organisation de la cérémonie de présentation des candidats par Barro Chambrier et Zacharie Myboto. Pour justifier la disparition de l’argent, il avait donc imaginé ce scénario rocambolesque.

Le pouvoir accusé à tort par les lieutenants d’Alexandre Barro Chambrier 

Après avoir découvert à son tour les tenants et les aboutissants de cette affaire, Alexandre Barro Chambrier, le président du RHM, a explosé. « Cette affaire tombe en pleine campagne. Nous qui répétons à longueur de journée qu’il faut être irréprochable en matière de gestion, qu’il ne faut pas faire comme les gens au pouvoir, nous faisons pire qu’eux. Ça nous décrédibilise complètement », a-t-il déclaré à ses proches furieux. 

La colère du président du RHM est d’autant plus grande qu’il s’était personnellement impliqué dans ce dossier. Il avait lui-même saisi la police pour demander que lumière soit faîte sur la mystérieuse disparition de son militant. Plus grave, ses lieutenants avaient tenté d’instrumentaliser cette affaire sur le plan politique, accusant à tort le pouvoir d’avoir organisé l’enlèvement de Bouangas Issani.