Gabon : La libération immédiate de l’ex-tout puissant ministre Magloire Ngambia, accusé de corruption, demandée par le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire

L'ex-très puissant ministre sous le premier mandat du président Ali Bongo Ondimba, Magloire Ngambia © DR

Interpellé en janvier 2017, Magloire Ngambia a depuis été placé en détention provisoire pour des faits de corruption présumée. L’ancien ministre est accusé de détournements de fonds publics et de corruption passive, dans des dossiers de construction de logements et de routes notamment liés à l’homme d’affaires italien Guido Santullo, devant la Cour criminelle spéciale.

Alors qu’il aurait dû ouvrir en mars 2019, le procès de Magloire Ngambia a été reporté sine die. Et le 26 juin 2019, la cour d’appel de Libreville avait rejeté une demande de mise en liberté alors qu’au terme du Code pénal, la détention préventive ne peut excéder 24 mois.

De ce fait, le groupe de travail de l’ONU a estimé, dans un avis, que « la privation de liberté de M. Magloire Ngambia est arbitraire » et demande sa libération immédiate. L’information, donnée en primeur par Jeune Afrique, a été confirmée à La Libreville.

Daté de novembre 2019, cet avis n’a été rendu que cette semaine, mardi 28 janvier plus précisément. A Libreville, certains y voient une forme de pression alors qu’une vingtaine d’ex-hauts responsables publics ont été placés en détention provisoire dans le cadre d’une autre opération anti-corruption, lancée elle plus récemment en novembre dernier et dénommée Scorpion. Les avocats de certains d’entre-eux – à l’instar des frères Brice et Grégory Laccruche Alihanga, de Christian Patrichi Tanasa… – ont saisi ce même groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire début janvier.

Le statut juridique des avis rendus par le groupe de travail de l’ONU est purement consultatif. En l’absence de caractère contraignant, ils ne sont que rarement suivis d’effets. Ils sont davantage perçus comme des outils de pression diplomatique.