Gabon : Jean Ping lâché par les principaux leaders de l’opposition (La Lettre du Continent)

Jean Ping en passe d'être lâché par les principales figures de l'opposition @ DR

C’est ce qu’indique le bi-mensuel, souvent bien informé, dans sa dernière livraison. 

L’union de l’opposition a définitivement vécu. C’est ce que confirme La Lettre du Continent dans sa dernière édition parue ce jour. Les principaux leaders de l’opposition sont en effet résolu à tourner la page des années Jean Ping. A 76 ans, l’ex-pilier du régime d’Omar Bongo Ondimba a laissé passer sa chance. Désormais, on se bouscule au portillon pour prendre sa place.

Il y a tout d’abord l’ancien premier ministre d’Omar Bongo (2006-2009), Jean Eyeghé Ndong. A 73 ans, celui-ci se dit prêt à briguer la magistrature suprême en cas de déclaration de la vacance présidentielle. S’il s’agit d’une hypothèse d’école, Ali Bongo Ondimba, remis de ses ennuis de santé, étant en passe de rentrer prochainement et définitivement à Libreville, les ambitions d’un des plus fidèles lieutenants de Jean Ping en disent long sur le délitement du leadership du patron de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) qui avait réussi lors de la présidentielle de 2016 le tour de force de faire l’union de l’opposition sur son nom.

Les partisans de Jean Eyeghé Ndong, issus pour la plupart de la communauté Fang, tablent en effet, selon La Lettre du Continent, sur un effondrement de Jean Ping dans l’opinion et au sein des principaux états majors politiques.

Un malheur ne venant jamais seul, le leader de la CNR est aussi lâché par le président des Démocrates, premier parti d’opposition représenté à l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama. L’année dernière déjà, celui-ci avait passé outre la consigne de boycott des élections officieusement donnée par M. Ping à toutes les formations de l’opposition. M. Nzouba Ndama a, semble-t-il, été bien inspiré de ne pas la respecter. Le patron des Démocrates est parvenu à faire élire pas moins de douze députés sous les couleurs de son parti.

Fin mars, révèle La Lettre du Continent, celui-ci se lancera dans un périple qui l’amènera à parcourir les neuf provinces du pays. Officiellement, il s’agit de prendre le pouls des populations. Officieusement, c’est une manière d’amorcer une pré-campagne en vue de l’élection présidentielle qui aura lieu en 2023 et à laquelle M. Nzouba Ndama pourrait, si les circonstances s’y prêtent, participer.

Enfin, selon le bi-hebdomadaire, le président du Rassemblement Héritage et Modernité devrait lui aussi se démarquer publiquement de Jean Ping à l’occasion du prochain congrès de son parti, prévu au mois d’avril ou mai prochain.

Au Gabon, une page est en train d’être tournée.