Gabon : Jean Ping instrumentalise-t-il l’affaire de son passeport pour se victimiser ?

L'opposant gabonais, Jean Ping (au centre) @ DR

C’est ce que certains pensent suite à l’information, révélée cette semaine par Jeune Afrique, selon laquelle le passeport de l’opposant gabonais est périmé depuis cinq mois. 

Le 15 février dernier, dans une interview à la radio allemande, Die Deutsche Welle, Jean Ping avait affirmé n’avoir pu se rendre au siège de l’ONU à New-York pour participer à une réunion.

Pour appuyer son affirmation, l’opposant gabonais avait avancé deux motifs. D’une part, l’invitation que lui aurait adressée les Nations Unies auraient été confisquée par le ministère de l’Intérieur gabonais et par le représentant des Nations Unies en Afrique centrale, François Louncény Fall. Problème : le premier n’a jamais confirmé ces assertions. Quant au second, il a démenti catégoriquement ces accusations par voie de communiqué officiel, accusant ainsi implicitement Jean Ping de mensonge (lire notre article à ce sujet).

D’autre part, pour justifier le fait qu’il n’a pu honorer cette invitation, Jean Ping a avancé un autre motif. Son passeport serait confisqué par les autorités gabonaises. Si cette information n’a pas été démentie par ces dernières, en revanche, comme l’a révélé cette semaine l’hebdomadaire Jeune Afrique, ce document est périmé depuis cinq mois désormais. Ainsi, quand bien même, il aurait été en sa possession, Jean Ping n’aurait pu voyager avec.

C’est pourquoi certains, tant du côté de la majorité que de l’opposition, s’interrogent aujourd’hui sur une possible instrumentalisation de cette affaire par Jean Ping qui rechercherait là une occasion de se victimiser et d’attirer à lui des lumières médiatiques de plus en plus faiblardes.

Jean Ping aurait-il ainsi été tenté de se victimiser ? Pour ceux qui le pensent, un élément tendrait à accréditer cette idée : le fait que, sachant que son passeport était arrivé à expiration, Jean Ping n’ait pas sollicité ces derniers mois son renouvellement. Il lui aurait, pour cela, suffit de produire les documents d’état civil idoines. Une démarche que l’opposant gabonais n’a manifestement pas pris la peine jusque-là d’effectuer.