Le président du groupe parlementaire Les Démocrates (LD), le plus important de toute l’opposition sur le plan numérique, pousse peu à peu ses pions. Depuis plusieurs mois, il multiplie les contacts en interne. Son objectif : succéder à Guy Nzouba-Ndama.
Grand remue ménage au sein de la classe politique gabonaise.
Après Jean Ping poussé vers la retraite par les ambitions présidentielles de moins en moins voilées d’Alexandre Barro-Chambrier et de Charles M’Ba, après Zacharie Myboto qui s’apprête dans les jours à venir à passer le témoin à la tête de l’UN, le tour de Guy Nzouba-Ndama serait-il venu ?
Depuis plusieurs mois, Séraphin Akure-Davain, l’actuel président du groupe parlementaire Les Démocrates à l’Assemblée nationale, le plus important en termes numérique de toute l’opposition avec dix députés, multiplient les contacts avec ses pairs de l’Assemblée nationale, mais aussi avec les principaux responsables du parti dans les provinces.
Courant juillet, l’intéressé a réuni une dizaines de personnalités du parti autour d’un déjeuner. Officiellement, il s’est agi d’évoquer la stratégie des Démocrates dans la perspective de l’élection présidentielle de 2023. Officieusement, il s’est agi pour Akure-Davain de mener une opération de charme en vue d’un changement à la tête du parti.
« Séraphin (Akure-Davain) est incontestablement un leader. Le meilleur d’entre nous. Il est évident que le jour où la succession de Guy (Nzouba-Ndama) se posera, il sera le mieux placé », concède en privé un de ses collègues députés qui confirme que celui-ci jouit d’une « côte élevée auprès de ses pairs ».
Même s’il se défend de tout propos désobligeant à son endroit, celui qui se fait volontiers appeler « Docteur » multiplie en privé et mezzo voce les critiques à l’encontre de Guy Nzouba-Ndama. Il reproche pêle-mêle à l’actuel président des Démocrates ce qu’il appelle son « absence de mordant » vis-à-vis de la majorité présidentielle et sa faible implication dans la structuration du parti en province.
Séraphin Akure-Davain dispose également d’un autre argument qu’il ne se prive pas d’agiter à bon escient. Le fait que lors des législatives d’octobre 2018, contrairement à lui qui l’avait emporté sur le siège du 2e arrondissement de Lambaréné, Guy Nzouba-Ndama a échoué à se faire élire à l’Assemblée nationale. L’actuel président de LD avait été battu dès le premier tour sur le deuxième siège de Koulamoutou. C’était face au candidat du PDG, Jean Massima.