Gabon : « Gouvernement et syndicats ont compris que personne n’a intérêt à l’explosion sociale »

Les principaux syndicats et centrales syndicales du Gabon étaient tous présents lors de l'ouverture du dialogue social ce mardi 23 avril à l'hôtel Nomad de Libreville @ DR

Le Premier ministre gabonais, Julien Nkoghe Bekalé, a ouvert mardi 23 avril un dialogue social, en présence de l’ensemble des principaux syndicats du pays. Objectif : créer un consensus national sur les mesures à mettre en oeuvre pour redresser le pays.

Très forte affluence hier pour la cérémonie d’ouverture du dialogue social à l’hôtel Nomad, au nord de Libreville. Tous les syndicats et centrales syndicales du pays étaient en effet présent pour cette grand-messe.

Pour le gouvernement, il s’agit sans conteste d’un joli tour de force. « Il y a quelques semaines, cela aurait été impensable », concède une des grandes figures du mouvement syndical au Gabon.

Hier, ce dialogue social a été ouvert avec un discours liminaire du Premier ministre, entouré pour l’occasion par une dizaine de membres du gouvernement. Puis, les premiers échanges avec les syndicats ont débuté. Ceux-ci ont largement porté sur les réformes mises en oeuvre par le gouvernement pour réformer la fonction publique (réduction du nombre de fonctionnaires et du montant de leurs salaires, gel des recrutements, des avancements et reclassements), réduire les dépenses de fonctionnement de l’Etat qui pèsent trop lourdement sur le budget ou encore augmenter certaines taxes pour renflouer les caisses du pays.

Pour ce professeur en droit social, ce dialogue est une bonne initiative. « Gouvernement et syndicats ont compris que personne n’a intérêt à l’explosion sociale. Il y a des réformes à faire pour redresser le pays. Chacun doit faire des efforts. Mais pour cela, il faut trouver un consensus », explique l’universitaire. « Aujourd’hui, seule une frange de l’opposition, la plus radicale, a intérêt à ce que ce dialogue social échoue », ajoute-t-il.

Ce dialogue intervient également, semble-t-il, à un moment opportun, même s’il a sans doute été précipité par les protestations de collégiens et de lycéens dans la rue il y a quinze jours. Le Gabon attend en effet dans les prochains jours une délégation du FMI pour évaluer ses efforts en matière de réduction des dépenses publiques et de relance de son économie. Des réformes difficiles mais nécessaires pour redresser le pays, qui bénéficient d’un soutien appuyé des bailleurs de fonds internationaux, estiment les experts. D’où la recherche d’un consensus avec les partenaires sociaux.