Gabon-France : Ce jeudi, Jean-Baptiste Lemoyne s’entretiendra avec le président Ali Bongo et trois ministres mais pas avec l’opposition

Jean-Baptiste Lemoyne © DR

Le secrétaire d’État français auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères se rend ce jeudi 9 janvier à Libreville. Il s’agit de la première visite d’un membre du gouvernement français depuis l’élection présidentielle de 2016 au Gabon.

Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État français auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, se rend au Gabon les jeudi 8 et vendredi 9 janvier.

Il s’entretiendra avec le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, et rencontrera également Alain-Claude Bilie By Nzé, ministre des Affaires étrangères, Jean-Marie Ogandaga, ministre de l’Économie et des Finances, et Lee White, ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer et de l’Environnement, avec lesquels il évoquera des questions liées aux renforcement de notre partenariat bilatéral et d’autres priorités communes, indique un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

Au cours de son déplacement, Jean-Baptiste Lemoyne rencontrera la communauté française au Gabon et posera la première pierre d’un nouveau bâtiment qui réunira prochainement l’ambassade et le consulat général de France à Libreville. Il échangera également avec des représentants d’entreprises françaises installées au Gabon et visitera l’École 241, une école gratuite de formation aux métiers du numérique, qui bénéficie du soutien technique et financier de la France, précise ce même communiqué.

Première visite d’un membre du gouvernement français depuis la présidentielle de 2016

M. Lemoyne, premier membre du gouvernement français à se rendre au Gabon depuis l’élection présidentielle de 2016, a donc pris soin d’éviter de rencontrer les opposants pour ne pas froisser Libreville. Il faut dire que Paris entend ouvrir un nouveau chapitre de ses relations, parfois tumultueuses, avec le Gabon. Exécrables sous le mandat de François Hollande (2012-2017), celles-ci se sont nettement réchauffées depuis l’élection en 2017 d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République.

Le jeune président français, qui entend nouer une relation décomplexée avec l’Afrique, dépouillé de ses oripeaux coloniaux, s’est entretenu depuis lors à de multiples reprises avec Ali Bongo Ondimba, physiquement lors de ses déplacements internationaux (à Paris, en Mauritanie, en Inde…), mais également en 2019, à plusieurs reprises toujours, par téléphone, notamment en janvier dernier.

« on est avec lui, vous lui dites » (Emmanuel Macron au sujet d’Ali Bongo)

M. Macron n’a jamais manqué une occasion d’afficher publiquement son soutien au numéro un gabonais. En mars 2019, alors que le président Ali Bongo était en convalescence suite à un AVC survenu quelques mois plus tôt, Emmanuel Macron, en déplacement à Nairobi au Kenya, avait lâché au ministre Franck Nguema venu le saluer : « on est avec lui, vous lui dites » (lire notre article).

« Les deux présidents s’apprécient. Ils partagent plusieurs centres d’intérêt en commun, dont le football et l’Histoire. Leurs relations interpersonnelles sont très bonnes », avait indiqué en 2018 un haut-diplomate français. « Ce sont deux personnalités pragmatiques », avaient alors confié, de son côté déclaré, une source gabonaise.

Par ailleurs, la France a besoin du soutien du Gabon sur deux sujets qu’elle considère comme prioritaires : la lutte contre le dérèglement climatique dans laquelle Libreville est leader en Afrique et la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Le Gabon compte l’une des armées les plus professionnelles sur le continent africain. Un atout majeur aux yeux de Paris.