Gabon-France : Ali Bongo Ondimba invité par Emmanuel Macron

Ali Bongo Ondimba et Emmanuel Macron ont noué des relations de grande proximité @ DR

Le président français Emmanuel Macron a transmis par écrit une invitation à son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba, à se rendre au prochain sommet France-Afrique prévu en juin 2020 à Bordeaux en France, indique un communiqué de la présidence gabonaise.

L’invitation a été transmise au chef de l’Etat gabonais par le secrétaire d’Etat auprès du ministre français de l’Europe et des Affaires Etrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, qui a été longuement reçu jeudi à Libreville au Palais du Bord de mer par le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba.

Deux autres invitations ont été lancées par Paris à l’attention de Libreville : celle adressée à Bruno Le Maire, le ministre français de l’Economie et des finances, qui se rendra début avril au Gabon, et celle lancée au ministre gabonais des Forêts, Lee White, à venir à Paris pour y rencontrer son homologue française, Elisabeth Borne, a déclaré M. Lemoyne au sortir de sa « longue » audience, comme il l’a lui-même qualifié, ce jeudi avec le président Ali Bongo Ondimba.

Réchauffement accéléré des relations entre Libreville et Paris

Ces invitations sont le signe d’un réchauffement accéléré des relations entre le Gabon et la France. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, la France a décidé de remettre à plat ses relations avec le Gabon, exécrables sous le mandat de François Hollande (2012-2017). La venue de M. Lemoyne à Libreville était d’ailleurs la première d’un membre du gouvernement français au Gabon depuis l’élection présidentielle de 2016.

Le jeune président français, qui entend nouer une relation décomplexée avec l’Afrique, dépouillé de ses oripeaux coloniaux, s’est entretenu depuis lors à de multiples reprises avec Ali Bongo Ondimba, physiquement lors de ses déplacements internationaux (à Paris, en Mauritanie, en Inde…), mais également en 2019, à plusieurs reprises toujours, par téléphone, notamment en janvier dernier.

« On est avec lui, vous lui dites » (Emmanuel Macron au sujet d’Ali Bongo)

M. Macron n’a jamais manqué une occasion d’afficher publiquement son soutien au numéro un gabonais. En mars 2019, alors que le président Ali Bongo était en convalescence suite à un AVC survenu quelques mois plus tôt, Emmanuel Macron, en déplacement à Nairobi au Kenya, avait lâché au ministre Franck Nguema venu le saluer : « on est avec lui, vous lui dites » (lire notre article).

« Les deux présidents s’apprécient. Ils partagent plusieurs centres d’intérêt en commun, dont le football et l’Histoire. Leurs relations interpersonnelles sont très bonnes », avait indiqué en 2018 un haut-diplomate français. « Ce sont deux personnalités pragmatiques », avaient alors confié, de son côté déclaré, une source gabonaise.

La France doit désormais jouer des coudes au Gabon

Par ailleurs, la France a besoin du soutien du Gabon sur deux sujets qu’elle considère comme prioritaires : la lutte contre le dérèglement climatique dans laquelle Libreville est leader en Afrique et la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Le Gabon compte l’une des armées les plus professionnelles sur le continent africain. Un atout majeur aux yeux de Paris.

La France sait, par ailleurs, qu’elle doit désormais jouer des coudes pour se faire une place au Gabon. En dix ans, les parts de marché des entreprises tricolores dans le pays ont été divisées par deux, passant de 50 % en 2009 à 28 % aujourd’hui.